Grâce accordée à Dadis : Me Paul Yomba traite Kairaba Kaba de “mauvais ministre” de la justice

L’avocat de Toumba Diakité, Me Paul Yomba Kourouma, est une nouvelle fois monté au créneau pour dénoncer la grâce présidentielle accordée à l’ancien chef de la junte, le capitaine Moussa Dadis Camara.

Lors de son passage ce week-end à l’assemblée générale du mouvement Foutti-Laffidi, l’avocat a vivement critiqué ce qu’il qualifie de “mauvais cadeau politique”.

Il estime que cette mesure remet en cause l’intégrité de la justice guinéenne.
Me Kourouma n’en est pas à sa première sortie sur le sujet.

À plusieurs reprises, il a exprimé son opposition farouche à la décision, allant jusqu’à accuser le ministre de la Justice, Yaya Kairaba Kaba, d’avoir influencé le président de la transition, le général Mamadi Doumbouya, dans l’octroi de cette grâce controversée.

Selon lui, la démarche est juridiquement incohérente, d’autant plus que Dadis Camara avait lui-même interjeté appel de sa condamnation à 20 ans de réclusion dans le cadre du procès du massacre du 28 septembre 2009.

“Le ministre a été un mauvais ministre, un mauvais instructeur. Il est d’ailleurs le conseiller par excellence du président de la République et celui qui étudie les dossiers de grâce. Il sait que Dadis même n’était pas content de sa condamnation à 20 ans. Il a relevé appel. Il était en cours de route. Et puis on lui a accordé une grâce. On lui a dit : laisse tomber, va à la maison”, a regretté l’avocat.

Poursuivant ses critiques, Me Kourouma a souligné les conséquences juridiques et politiques de cette décision sur l’ancien président du CNDD.

“Il reste un délinquant d’habitude parce qu’il ne peut plus avoir la grâce, le pardon, le sursis en cas de nouvelle commission d’oppression. On va dire qu’il avait fait la même chose. Donc c’est un délinquant d’habitude. C’est fini pour Dadis. Il ne peut plus avoir d’effacement que par le biais de l’amnistie. Il ne peut plus être un homme politique. On lui a rendu un mauvais cadeau politique. Il ne peut plus être membre d’un parti politique. C’est-à-dire, il ne peut plus se présenter”, a-t-il insisté.

L’avocat prévient que cette liberté accordée à Moussa Dadis Camara pourrait créer un précédent dangereux pour la justice guinéenne, déjà fragilisée selon lui par des interférences politiques.

Pour Me Paul Yomba, cette affaire constitue une véritable entorse à l’indépendance judiciaire et ternit la crédibilité des institutions judiciaires du pays.

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