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La Guinée est confrontée à une pénurie persistante de farine, une situation qui affecte aussi bien les consommateurs que les acteurs de la filière boulangère. Dans certains quartiers de Conakry, les magasins sont presque vides, comme l’a constaté Guinéenews ce jeudi 24 juillet. À l’intérieur du pays, le prix du sac de farine a atteint un niveau record de 600 000 francs guinéens.
Dans la capitale, plusieurs boutiques peinent à se réapprovisionner. A.B., détenteur d’un magasin interrogé à Conakry, explique : « cela fait un mois et demi que je n’ai reçu aucun sac de farine. Mes fournisseurs m’ont dit que le problème serait lié au projet Simandou. Le bateau de blé serait bien arrivé au port, mais le déchargement est ralenti. On donne la priorité aux navires transportant les équipements du projet Simandou, au détriment du blé. Aujourd’hui, ceux qui ont de la farine la vendent entre 360 000 et 370 000 GNF le sac. On essaie de s’en sortir comme on peut, car c’est notre seule source de revenu. »
Chez certains grossistes disposant encore de stocks, la quantité de livraison a sensiblement diminué, bien que les prix soient pour l’instant restés stables.
« Pour le moment, je ne fais pas face à une rupture, mais je reçois de plus petites quantités que d’habitude. Le prix n’a pas bougé, mais l’approvisionnement est devenu irrégulier », confie un autre commerçant.
L’Union des Boulangers dénonce un blocage au port
Contacté par notre rédaction, Alpha Oumar Sacko, président de l’Union des Boulangers de Guinée, confirme que le problème provient du port autonome de Conakry.
« Cela fait plus d’un mois que nous tirons la sonnette d’alarme. Le bateau transportant le blé est là, mais son déchargement est sans cesse reporté. On le fait venir pour un ou deux jours, puis on le remplace par un autre navire. Résultat : la crise s’est installée dans tout le pays, et l’usine de farine ne fonctionne plus. Hier soir, un bateau a commencé à être déchargé : il contient 6 000 tonnes de blé, ce qui ne suffira que pour une semaine. Pour sortir de cette crise, il faut absolument que le second bateau, un navire américain transportant 40 000 tonnes, puisse accoster rapidement », a-t-il déclaré.
Hausse du prix du pain à l’intérieur du pays
Cette rareté de la farine a naturellement entraîné une flambée des prix dans plusieurs villes de l’intérieur. À Kankan, N’Zérékoré ou encore Mamou, le sac de farine se négocie désormais à 600 000 GNF, contre 350 000 à Conakry auparavant, et entre 370 000 et 380 000 GNF en moyenne dans les régions, selon Alpha Oumar Sacko.
Des démarches restées sans suite
Le président de l’Union des Boulangers affirme avoir interpellé plusieurs autorités sans succès.
« Nous avons saisi le Premier ministre, le ministère du Commerce, de l’Industrie, ainsi que le ministère de l’Artisanat, qui est censé encadrer la boulangerie. Nous leur avons adressé des correspondances, demandant qu’ils prennent leurs responsabilités pour que le blé soit déchargé en priorité », a-t-il indiqué.