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Dans une étude publiée le 12 juillet 2025, le Centre d’étude et de recherche (CER), bras scientifique du Parti de l’Espoir pour le Développement National (PEDN), dresse un constat sans complaisance sur l’état de l’enseignement supérieur en Guinée.
Intitulé “Policy Brief sur la politique publique en Guinée”, le document se présente comme un outil à la fois analytique, pédagogique et accessible, mettant en lumière les limites du système Licence-Master-Doctorat (LMD), adopté dans le pays depuis 2007.
Engagée il y a près de deux décennies, la réforme visait à arrimer l’université guinéenne aux standards internationaux. Mais aujourd’hui encore, la transition peine à produire les effets escomptés. Les établissements d’enseignement supérieur, qu’ils soient publics ou privés, peinent à offrir des conditions d’apprentissage adéquates.
« Il a été décidé de procéder à la rénovation des programmes. Cela a conduit à la mise en place du nouveau système pédagogique Licence-Master-Doctorat (LMD) », indique un rapport de l’Université Gamal Abdel Nasser de Conakry (UGANC), cité par le CER. Toutefois, sa mise en œuvre s’est heurtée à de nombreux obstacles : infrastructures inadaptées, pénurie d’enseignants qualifiés, bibliothèques sous-équipées, laboratoires délabrés.
Si des avancées sont reconnues — telles que l’introduction de l’approche par compétences, l’usage de nouvelles méthodes pédagogiques ou encore la rénovation partielle de certaines bibliothèques (notamment à l’UGANC et à l’ISAV) —, le rapport souligne que ces progrès restent insuffisants face à l’ampleur des défis.
« En 2018, la mise en œuvre de cette nouvelle architecture pédagogique a connu un certain nombre de faiblesses », admettent les autorités universitaires, selon des informations relayées par le Centre.
Les étudiants, en première ligne, subissent directement les effets d’un système défaillant. Manque de syllabus, absence de supports didactiques, surcharge des enseignants, insuffisance du matériel pour les travaux pratiques : le quotidien dans les universités est marqué par la précarité.
« Le manque de syllabus, de supports didactiques et de manuels de référence est une plainte récurrente des étudiants interrogés. L’encadrement insuffisant, l’absence de feed-back appropriés limitent leur progression. La rareté du matériel pour les travaux pratiques et dirigés empêche toute mise en application concrète des connaissances. »
À cette détresse matérielle s’ajoute une fragilité cognitive : nombre d’étudiants arrivent à l’université sans les bases requises, souvent mal orientés après le baccalauréat. Désarmés face aux exigences du supérieur, ils peinent à suivre le rythme.
Le verdict du Centre est sans équivoque : « Sans accompagnement politique fort et investissements ciblés, le système LMD en Guinée risque de rester une coquille vide. » Une refonte en profondeur, fondée sur une vision stratégique à long terme, est jugée indispensable.
Parmi les recommandations formulées figurent :
une meilleure orientation des nouveaux bacheliers,
la revalorisation du métier d’enseignant-chercheur,
la mutualisation des ressources pédagogiques entre établissements,
et une amélioration urgente des infrastructures et équipements.
À défaut d’engager ces réformes structurelles, prévient le rapport, la Guinée continuera de produire des diplômés mal préparés aux réalités du marché de l’emploi, creusant davantage le fossé entre ses ambitions éducatives et les conditions concrètes de formation.
L’article Enseignement supérieur : un diagnostic critique du Centre d’étude et de recherche du PEDN sur le système LMD est apparu en premier sur Guinee360 - Actualité en Guinée, Politique, Économie, Sport.