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L’enseignement franco-arabe en Guinée est le parent pauvre des départements de l’éducation. Un secteur pourtant porteur de projets et vecteur de développement, mais relégué au second plan depuis plus de quatre décennies.
C’est le constat alarmant dressé par le secrétaire général du Syndicat National de l’Enseignement Franco-Arabe en Guinée (SNEFAG), Dr. Ibrahima Mansaré.
Dr. Mansaré a fustigé l’inaction de l’État guinéen face à cette situation.
« Je suis navré de vous le dire, depuis plus de 45 ans, l’État guinéen n’a pas construit d’établissement public franco-arabe. Même le département de la langue arabe de l’université de Sonfonia est un don d’un pays arabe. C’est ça la triste réalité, pourtant, ce système représente au-delà de 20% de notre système éducatif. », a-t-il indiqué.
Il souligne que toutes les écoles franco-arabes construites ces quarante dernières années en Guinée sont le fruit de la bonne volonté, des dons de pays arabes et, surtout des efforts des communautés organisées.
Cette marginalisation a des conséquences directes et graves. En guise d’illustration, Dr Mansaré a rappelé la fermeture de plus de 20 écoles franco-arabes à Faranah et plus de 23 à Kissidougou lors de la crise éducative provoquée par les revendications des enseignants contractuels.
Par ailleurs, il révèle que le département de la langue arabe en Guinée compte plus de 40 docteurs, un nombre inégalé dans d’autres spécialisations du pays. Cependant, aucun d’entre eux n’est reconnu par le Conseil Africain et Malgache pour l’Enseignement Supérieur (CAMES).
« Aucun de ces professeurs, de ces enseignants, n’est reconnu par le CAMES. Vous imaginez ? », s’est-il indigné.
Les bacheliers issus de ces écoles franco-arabes ne sont pas épargnés par cette indifférence des autorités.
« L’État est en retard par rapport au dynamisme de l’enseignement franco-arabe en Guinée », a affirmé Dr. Mansaré.
Si rien n’est fait, la plupart de ces diplômés risquent de se retrouver en difficulté, car leurs qualifications pourraient ne pas être reconnues en Guinée. C’est le cas de ceux qui ont étudié dans les écoles classiques selon les standards de pays comme l’Égypte, le Maroc et l’Arabie Saoudite.
« Ils pouvaient continuer là-bas parce qu’à l’époque, la Guinée n’avait pas ce système dans les départements, pour orienter les bacheliers dans nos universités », a-t-il expliqué.
Pire, poursuit-il, « nous avons des frères aujourd’hui qui ont intégré, à travers ces diplômes classiques, qui sont reconnus ailleurs, mais qui ne sont pas reconnus en Guinée malheureusement. », a-t-il fustigé.
À ce jour, ce sont plus de 40 000 élèves issus des écoles franco-arabes qui risquent de se voir exclus du système éducatif. Le secrétaire général du SNEFAG pointe du doigt certaines décisions administratives qui ne correspondent plus aux réalités actuelles et qui font qu’ils ne peuvent pas poursuivre convenablement leur cursus.
« Ceux qui sont en sixième année ne peuvent pas faire le BEPC. Ceux qui sont au BEPC ne peuvent non plus pas faire le baccalauréat. Donc, en réalité, nous avons plus de 40 000 élèves menacés. », a-t-il alerté.
Face à cette situation critique, Dr. Ibrahima Mansaré a appelé les autorités à trouver une alternative qui permettrait de prendre en compte cette réalité et de créer une mutation nécessaire pour l’avenir de l’enseignement franco-arabe en Guinée.
Alhassane Fofana