Droits humains : à Genève, le ministre Kaïraba Kaba défend les avancées de la Guinée

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Devant le Conseil des droits de l’homme des Nations Unies, réuni à Genève dans le cadre de la 49ᵉ session de l’Examen périodique universel (EPU), le ministre guinéen de la Justice et des Droits de l’homme, Yaya Kaïraba Kaba, a présenté ce mardi 29 avril 2025 le rapport national de la République de Guinée, marquant ainsi le quatrième passage du pays à cet exercice international de redevabilité en matière de droits humains.

Dans son discours, le garde des Sceaux a d’emblée inscrit cette évaluation dans le contexte politique post-5 septembre 2021, date à laquelle « les forces de défense et de sécurité, sous l’égide du CNRD dirigé par le général Mamadi Doumbouya, ont pris leurs responsabilités pour anticiper une crise sociale liée à la modification de la Constitution par l’ancien régime », une prise de pouvoir qui, selon lui, « a connu l’adhésion de la quasi-totalité des populations guinéennes ».

Des réformes législatives et institutionnelles

Le ministre a insisté sur les efforts entrepris depuis cette transition pour « renforcer le cadre législatif et réglementaire » en matière de droits de l’homme. Il a cité plusieurs textes adoptés, tels que les lois sur l’accès à l’information publique, l’aide juridictionnelle, la protection des personnes atteintes d’albinisme, ou encore la lutte contre la traite des personnes. Il a aussi mentionné le décret portant vulgarisation des droits humains dans les grilles de programmes des médias, ainsi qu’un arrêté encadrant les établissements pénitentiaires.

Sur le plan institutionnel, Yaya Kaïraba Kaba a évoqué la création de fonds d’indemnisation pour les victimes, notamment celles des événements du 28 septembre 2009, ainsi que l’installation d’une Cour de répression des infractions économiques et financières (CRIEF).

Engagement contre l’impunité

Concernant les crimes du 28 septembre, il a rappelé que le procès historique a débuté en 2022, et qu’un jugement a été rendu en juillet 2024. Un décret présidentiel a ensuite permis de mobiliser 119,9 milliards GNF pour l’indemnisation des victimes, via une commission pilotée par le ministère de la Justice, les Finances et les avocats des parties civiles. Le ministre y voit « une preuve de la volonté du Président de la République de permettre aux victimes de faire leur deuil ou d’entamer leur processus de guérison ».

Lutte contre la torture et les violences basées sur le genre

S’agissant de la lutte contre la torture, le ministre a affirmé que « la tendance est à la réduction voire la disparition » de cette pratique dans les maisons d’arrêt, même si des cas résiduels subsistent « dans quelques postes de police périphériques ». Il a aussi évoqué la poursuite du plan stratégique pour l’abandon des mutilations génitales féminines (MGF), avec pour objectif une baisse de 3 % de la prévalence chez les jeunes filles d’ici 2026, dans des préfectures pilotes.

Infrastructures carcérales et protection des enfants

Yaya Kaïraba Kaba a souligné les efforts de rénovation des infrastructures carcérales et la construction de nouvelles maisons centrales à Conakry, Dubréka et Coyah, pour une capacité totale de plus de 6 000 places. Un protocole sanitaire interministériel est en cours pour assurer la présence de personnel médical dans chaque établissement pénitentiaire, notamment du personnel féminin.

Du côté de la protection de l’enfance, le ministre a mentionné la digitalisation de la gestion des cas, l’institutionnalisation du Parlement des enfants, ainsi que le repositionnement des travailleurs sociaux pour améliorer la réponse aux violences et vulnérabilités.

2025 : une année électorale

Enfin, le ministre a confirmé que l’année 2025 sera électorale, comme annoncé par le chef de l’État lors de son discours du Nouvel An. Un décret présidentiel a d’ailleurs fixé la date du référendum constitutionnel au 21 septembre 2025, et les autorités garantissent, selon lui, des élections « transparentes, inclusives et respectueuses des droits de l’homme ».

Dans une conclusion solennelle, le ministre a reconnu l’existence de violations des droits humains dans le pays, tout en affirmant : « Oui, nous avons des problèmes de violation des droits de l’homme, à l’instar d’ailleurs de tous les autres pays. Ne pas le reconnaître, ce serait rajouter à la violence, la souffrance et l’injustice. » Et d’ajouter : « La dynamique pour mettre fin à ces réalités insupportables est lancée et ce, de façon irréversible. »

Il a enfin appelé à un soutien politique, technique et institutionnel de la communauté internationale, tout en se félicitant de la pertinence de l’Examen périodique universel : « Une société sans la garantie et le respect des droits de l’homme pour tous et pour chacun est une société sans avenir. »

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