Drame de Manéah : 650 agents mobilisés, l’État durcit le ton contre l’urbanisme anarchique

il y a 5 heures 27
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Les autorités guinéennes frappent fort contre l’urbanisation anarchique, après le glissement de terrain tragique survenu dans la nuit du 20 août 2025.

Le vendredi 22 août 2025, deux jours après cet incident meurtrier sur les flancs de la montagne de Kakoulima, située dans la préfecture de Coyah, un Conseil de cabinet extraordinaire, présidé par le ministre Mory Condé, a débouché sur un plan d’action d’urgence mêlant relogement, cartographie, destruction des habitations à risque et gel des constructions anarchiques. Objectif : ne plus jamais revivre un tel drame.

Devant les cadres des services déconcentrés des régions de Conakry, Coyah et Dubréka, trois axes majeurs ont guidé cette réunion d’urgence : honorer la mémoire des victimes, établir les responsabilités administratives et proposer des actions concrètes pour prévenir toute récidive.

Une batterie de mesures urgentes adoptées

À l’issue des travaux, un ensemble de mesures immédiates, préventives et structurelles ont été arrêtées. Parmi les décisions phares :

  • Actualisation de la cartographie des zones à risque, accompagnée du déguerpissement et du relogement des populations exposées ;
  • Évacuation des habitations construites sur les flancs de montagnes, zones reconnues comme instables ;
  • Assainissement et drainage des points noirs d’inondation régulièrement identifiés ;
  • Intégration obligatoire des courbes de niveau dans les plans d’aménagement urbain.

Face à l’urbanisation galopante et souvent désordonnée, l’État guinéen décide de frapper fort : interdiction stricte des lotissements irréguliers et des remblais non encadrés, suspension temporaire de la délivrance de permis de construire, et mise en place de brigades mixtes pour surveiller, contrôler et cartographier les zones sensibles.

Un déploiement massif sur le terrain

Dans un élan de réactivité, le ministre Mory Condé dit avoir ordonné le déploiement immédiat de 650 agents, chargés de l’identification, du marquage et de la destruction des constructions implantées en zones à haut risque.

Pour coordonner ces efforts, 26 superviseurs ont été mobilisés afin de centraliser les données et renforcer les équipes de terrain. Ces agents agiront en lien étroit avec les collectivités locales. Des sommations officielles seront transmises aux occupants par voie d’huissier, assurant une procédure à la fois légale et transparente.

Une vigilance renforcée, un cap assumé

Le ministre n’a pas manqué de rappeler que la responsabilité administrative, individuelle comme collective, des cadres du Ministère de l’Urbanisme, de l’Habitat et de l’Aménagement du territoire est désormais placée au cœur de l’action publique. Il s’agit d’un devoir moral autant qu’un impératif républicain.

« La sécurité des populations et la préservation de notre territoire national demeurent des priorités absolues du Gouvernement et du Chef de l’État, le Président Mamadi Doumbouya », a martelé sur Facebook Mory Condé dans une déclaration sans équivoque.

Cette riposte rapide et structurée marque-t-elle un tournant décisif dans la gestion du territoire et la lutte contre l’urbanisme anarchique en Guinée ? Reste à voir si cette dynamique de rigueur et de transparence s’ancrera durablement.

Sâa Robert Koundouno

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