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Ce mardi 3 juin 2025 s’est ouverte à Conakry la table ronde nationale sur la prévention et la réponse à la violence affectant les enfants dans le système de justice pour enfants en Guinée en présence de nombreux acteurs étatiques, partenaires internationaux, agences de coopération et de développement, ONG et représentants de la société civile.
L’événement, organisé dans le cadre du projet Langni Fan qui signifie « La paix est bonne », s’inscrit dans le cadre du 5ème Congrès Mondial sur la Justice avec les Enfants, qui se tient simultanément à Madrid du 2 au 4 juin 2025. En l’absence du Représentant Pays de Terre des Hommes en mission à Madrid pour ce Congrès, c’est Urbain Kiswend-Sida YAMEOGO, Chef de Projet Langni Fan , qui a, dans son mot de bienvenue aux participants, soutenu que « Cette table ronde vise à faire entendre la voix de la Guinée et à impulser un changement de paradigme : passer d’une justice pour les enfants à une justice avec les enfants, centrée sur leurs droits et leur participation effective ».

Financé par l’Union européenne, le projet Langni Fan a été initié en réponse aux impacts dramatiques de l’explosion du dépôt d’hydrocarbures de Kaloum. Ce projet vise à renforcer la cohésion sociale et à désengager les jeunes de la violence, en particulier ceux affectés par les bouleversements sociaux et judiciaires consécutifs à cette catastrophe. Selon Marie Shand, représentante de l’Union européenne, ce soutien traduit un engagement fort pour l’enfance vulnérable : « La justice juvénile est un droit humain fondamental. Ce projet répond aux besoins urgents de réinsertion, de dignité et de justice restauratrice pour les jeunes, trop souvent invisibles dans les systèmes classiques. »

Plusieurs participants ont dressé un constat alarmant mais lucide des violences systémiques subies par les enfants en conflit avec la loi : brutalités policières, détentions arbitraires, défaut d’accompagnement judiciaire, promiscuité, non séparation avec les adultes en prison, non respect des délais de garde à vue et de détention provisoire, absence d’alternatives à l’incarcération…
M. Aimé Raphaël HABA, conseiller en charge de l’éducation surveillée et de la protection judiciaire de la jeunesse au ministère de la Justice, a réaffirmé l’engagement du gouvernement à défendre les droits des enfants : « Notre préoccupation est de garantir l’intérêt supérieur de l’enfant. Des progrès sont en cours, notamment avec l’élaboration du code de l’enfant en 2020, la construction d’infrastructures adaptées, et des efforts pour séparer les mineurs des adultes. »
Un message partagé par Ansoumane Aminata Fofana, Directeur national adjoint de l’éducation surveillée et de la protection judiciaire de la jeunesse, qui a plaidé pour «l’élargissement de la médiation et des alternatives à la détention.»
Les organisations de la société civile, comme l’OGDH, représentée par Mamadou Bachir Diallo, ont souligné l’importance du plaidoyer et de l’accompagnement juridique via les cliniques juridiques : « Les enfants sont souvent interpellés brutalement et détenus pendant longtemps sans jugement. Il faut une sensibilisation accrue des parents et des autorités. La justice restauratrice doit primer, en aidant l’enfant à comprendre ses actes et à se réinsérer. »

Cette table-ronde représente une plateforme essentielle de dialogue entre décideurs politiques, experts, praticiens, enfants et jeunes. Elle vise à formuler des recommandations concrètes pour renforcer un système judiciaire plus humain, plus équitable et résolument tourné vers l’avenir. Enfin, le chef du projet Langni Fan, Urbain kiswend-Sida YAMEOGO a lancé un appel au gouvernement guinéen pour :
– trouver un local approprié pour le tribunal pour enfants de Conakry.
– L’opérationnalisation du fonds d’aide juridictionnelle.
– La séparation effective des enfants détenus des majeurs;
– La promotion de mesures alternatives à l’incarcération et en faveur de la réinsertion sociale des enfants en conflit avec la loi. « Nous resterons mobilisés avec tous les partenaires pour bâtir une justice qui protège, qui écoute et qui donne une seconde chance aux enfants en Guinée. Une justice véritablement centrée sur l’enfant » a-t-il conclu.
– trouver un local approprié pour le tribunal pour enfants de Conakry.
– L’opérationnalisation du fonds d’aide juridictionnelle.
– La séparation effective des enfants détenus des majeurs;
– La promotion de mesures alternatives à l’incarcération et en faveur de la réinsertion sociale des enfants en conflit avec la loi. « Nous resterons mobilisés avec tous les partenaires pour bâtir une justice qui protège, qui écoute et qui donne une seconde chance aux enfants en Guinée. Une justice véritablement centrée sur l’enfant » a-t-il conclu.