Célébrer notre histoire au lieu de la diaboliser (Par Soninké Diané)

il y a 3 heures 16
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Pendant que les autres peuples glorifient leur histoire, nous, Guinéens, passons trop souvent notre temps à la diaboliser.

Regardons autour de nous : la France magnifie sa Révolution de 1789, même si elle fut marquée par la Terreur et des milliers de guillotinés. Les États-Unis célèbrent leur indépendance de 1776 avec faste, malgré le lourd héritage de l’esclavage et de la ségrégation. L’Angleterre érige Churchill en héros national, sans occulter pourtant ses responsabilités coloniales.

En Asie, le Japon exalte sa résilience après Hiroshima et Nagasaki, la Chine glorifie sa « longue marche » et son réveil historique, l’Inde célèbre Gandhi et Nehru malgré les drames sanglants de la partition. Partout, les nations savent transformer leurs blessures en force, leurs sacrifices en repères, leurs héros en symboles.

Et nous, que faisons-nous de notre propre histoire ? De l’épopée de 1958, nous retenons souvent plus les fractures que la dignité, plus les blessures que la grandeur. Nous oublions que le «non» du 28 septembre fut un acte de courage qui plaça la Guinée à l’avant-garde du combat africain pour la souveraineté. La Guinée n’a pas seulement dit « non » pour elle-même, elle l’a dit pour toute l’Afrique enchaînée. Ce geste inspira des peuples, accéléra les indépendances, et donna à l’Afrique une voix neuve face au monde.

Pourtant, combien de fois parlons-nous de Saifoulaye Diallo, de Lansana Beavogui, de Hadja Mafory Bangoura et de tous ceux qui, aux côtés de Sékou Touré, portèrent ce flambeau ? Combien de fois rappelons-nous que Conakry devint une capitale panafricaine, un refuge pour les mouvements de libération et une tribune de l’unité africaine ?

Certes, notre histoire a ses zones d’ombre, comme toutes les autres. Mais aucun peuple ne construit l’avenir en se complaisant dans le dénigrement de son passé. Nos enfants ne doivent pas hériter de la haine de leurs aînés, mais de la grandeur de leurs ancêtres.

Il est temps que la Guinée apprenne, elle aussi, à magnifier son histoire sans occulter ses erreurs. Car un peuple sans fierté historique ne peut prétendre à la grandeur collective, et une Afrique qui renie ses héros ne pourra jamais accomplir son unité.

Soninké Diané

Citoyen

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