Catastrophes naturelles en Guinée : la LIDDA recommande l’organisation des États généraux de l’habitat

il y a 5 heures 42
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Depuis le mois de juin 2025, la Guinée a enregistré plus de 50 morts à la suite d’inondations et de glissements de terrain.

Le dernier bilan de l’Agence Nationale de Gestion des Urgences et Catastrophes Humanitaires fait état de 35 131 personnes affectées, dont 138 femmes enceintes, 596 nourrices, 594 personnes du troisième âge, 160 personnes à mobilité réduite, ainsi que 219 blessés et des cas de disparition.

Cette situation inquiète vivement les défenseurs des droits humains, notamment le président de la Ligue pour les Droits et la Démocratie en Afrique (LIDDA), Mamady Kaba.

Une gouvernance fragilisée par la corruption

Selon lui, les catastrophes naturelles dues aux fortes précipitations mettent en évidence le degré de corruption qui a fragilisé la capacité de l’État à protéger ses populations.

« Je présente mes sincères condoléances aux familles éplorées, mes vœux de prompt rétablissement aux blessés, ainsi que ma compassion à toutes les victimes. Les calamités liées aux fortes pluies ne sont pas une fatalité en Guinée, mais la conséquence d’une gouvernance défaillante depuis plusieurs décennies. L’impunité, la corruption, la médiocrité et le laxisme ont fragilisé l’État et affaibli ses moyens de défense au détriment d’une population abandonnée à elle-même », a-t-il déclaré.

Complicité au niveau local et construction anarchique

Membre du Conseil National de la Transition, Mamady Kaba dénonce également l’implication des représentants de l’État à la base, notamment certains chefs de quartiers, qui, en complicité avec des autorités morales et coutumières, facilitent l’installation de populations vulnérables dans des zones inhabitables.

« L’acharnement de l’État à protéger ses agents corrompus, ainsi que son manque de courage républicain à promouvoir et garantir les droits des citoyens à la vie et à la sécurité, notamment par un déguerpissement responsable, sont parmi les principales causes des drames enregistrés chaque année », a-t-il fustigé au micro de Mosaiqueguinee.com, ce vendredi 22 août 2025.

L’activiste rappelle que la construction d’hôtels et d’immeubles au bord de la mer, des lacs, des ruisseaux et des fleuves expose chaque jour les habitants de Conakry à des risques accrus d’inondations majeures.

Rôle attendu de l’Etat

Il souligne par ailleurs que l’État a un rôle essentiel à jouer dans la promotion et la protection des droits humains en toutes circonstances.

« Au nom de cette responsabilité, l’État doit favoriser la circulation normale des cours d’eau par un déguerpissement sans complaisance des occupants ayant contribué au rétrécissement du lit des rivières », a-t-il insisté.

Selon Mamady Kaba, le ministère de l’Habitat, qui connaît parfaitement les zones non constructibles, doit agir en conséquence pour protéger la vie des citoyens.

Il plaide aussi pour l’interdiction de la vente de domaines d’habitation par les autorités coutumières, afin de limiter les constructions anarchiques et périlleuses.

« Il faut rechercher et sanctionner, conformément à la loi, les représentants indélicats de l’État impliqués directement ou indirectement dans la vente ou l’attribution de domaines dangereux aux populations pauvres, qui ne demandent qu’à vivre dans la dignité. », a-t-il conseillé.

L’organisation des États généraux de l’habitat comme solution

Il recommande enfin, la tenue des États généraux de l’habitat, en vue de mieux outiller la Guinée concernant la promotion du droit des populations à un logement décent, conformément à l’Agenda 2030 des Nations Unies et à l’Agenda 2063 de l’Union Africaine.

Un appel à la solidarité internationale

Mamady Kaba a aussi appelé à la solidarité internationale en faveur de la Guinée.

Hadja Kadé Barry

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