Bitumage de la route nationale N’Zérékoré-Yomou : des riverains entre joie et plaintes

il y a 5 heures 20

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Débutés depuis quelques jours, les travaux de bitumage de la route nationale N’Zérékoré-Yomou redonnent espoir à de nombreux usagers, longtemps confrontés à des difficultés pour se déplacer. Si certains riverains saluent une initiative qui va désenclaver la zone et booster l’économie locale, d’autres expriment des préoccupations liées notamment à la démolition de biens situés près du tracé. Ils se demandent si un dédommagement est prévu par les autorités.

Trouvé dans sa boutique aux abords de la route en construction, au quartier Nakoyakpala, Houwoula Kpoghomou déplore le manque de préavis à leur niveau, même s’il dit être content des travaux. « Je suis content des travaux de bitumage de cette route parce que ça y va dans le sens du développement. Mais, les gens devraient nous prévenir pour quitter ou libérer les lieux. On n’a pas eu de préavis. Et quand on a demandé en ce qui concerne nous les riverains, ils nous ont dit qu’il faut l’arrivée du ministre. Tant que le ministre n’est pas venu, on ne peut rien nous dire… », a déploré Houwoula Kpoghomou.

Également interrogée par un correspondant local de Guineematin.com, Mme Lucie Kpamou, trouvée à son domicile au quartier Nakoyakpala, dit n’avoir pas été prévenue que sa maison allait être affectée. « Nous sommes contents du bitumage de cette. Seulement, certaines de nos maisons ont été démolies. Sinon, nous avons longtemps souhaité ce bitumage… Mais, je ne savais pas que ma maison allait être démolie. On n’a reçu aucune information pour cela. Quand ils sont venus tracer et délimiter, ils nous avaient dit que les travaux ne sont pas pour maintenant… C’est à notre grande surprise qu’on a vu les gens », a expliqué Mme Lucie Kpamou.

De son côté, Jean Baptiste Kolié, cordonnier handicapé, riverain de cette route, se demande si les travaux seront menés à terme. « Une fois, par le passé, les gens étaient venus ici démolir nos bâtiments, dont mon atelier, avec la promesse de faire la route. Mais, ils n’avaient pas travaillé. Cela m’avait beaucoup affecté. Pour cette fois encore, mon inquiétude est que cela ne soit pas de la poudre aux yeux. Sinon, je suis bien content pour le bitumage de cette route. Mais, si nos ateliers et autres sont démolis et que la route n’est pas faite, ça cause une peine pour nous. Et si cette route est bitumée jusqu’à Yomou voire jusqu’au Libéria, ce sera un ouf de soulagement pour nous… Je suis un handicapé et cordonnier. J’avais mon atelier aux abords de la route et il a été démoli », a-t-il précisé.

À rappeler que jusqu’au moment où nous rédigions ces lignes, nos efforts ne nous ont pas permis savoir si le projet a prévu ou pas de dédommager les personnes affectées par les travaux de bitumage de cette route.