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Devant la chambre des appels de la Cour de répression des infractions économiques et financières (CRIEF), l’ancien président de l’Assemblée nationale, Amadou Damaro Camara, a livré un récit poignant sur les circonstances de son incarcération à la maison centrale de Conakry. Selon lui, tout serait parti d’une simple lettre anonyme.
À la barre, Damaro est revenu en détail sur sa mise en cause dans l’affaire de détournement de 15 milliards de francs guinéens, initialement destinés à la construction du nouveau siège du Parlement. Il affirme avoir remis un premier chèque de 900 millions GNF à Louceny Camara, alors président de la Commission des infrastructures, pour le compte d’un prestataire, un certain Monsieur Kim.
D’après lui, Louceny aurait tenté de soutirer un pot-de-vin à ce dernier. Face au refus du prestataire et à l’intervention de Damaro pour faire obstacle à cette manœuvre, Louceny Camara, selon ses dires, aurait adressé une lettre au président Alpha Condé, l’accusant d’avoir dissous sa commission pour s’approprier les fonds avec des proches.
“Le professeur Alpha Condé m’a convoqué avec d’autres membres du bureau, il a lu la lettre et a confronté Louceny devant nous. Quand il a réalisé l’inconsistance des accusations, il a jeté la lettre à la figure de Louceny”, a raconté Damaro. L’affaire, pense-t-il, aurait pu s’arrêter là, classée comme un simple différend interne au sein du Parlement. Mais tout a basculé après le coup d’État du 5 septembre 2021.
C’est à ce moment qu’une nouvelle lettre anonyme relance l’accusation, cette fois-ci “sur fond de vengeance personnelle”, selon Damaro. Convoqué à la gendarmerie, il raconte avoir été entendu durant plusieurs heures sans qu’aucune pièce tangible ne lui soit présentée, avant d’être transféré à la CRIEF.
“Le jour où je devais aller au champ, on m’a demandé de signer un PV. Mais il y a eu une coupure de courant. Deux jours plus tard, on m’a transféré à la CRIEF. On m’a fait attendre sur une petite chaise de 11h30 à minuit trente. C’est là qu’on m’a annoncé que l’audience était ouverte”, a-t-il confié.
Damaro affirme avoir appris par son fils, resté à Paris, que son incarcération avait été rendue publique avant même toute décision judiciaire. “On aurait même peint la toilette de ma cellule”, glisse-t-il avec une pointe d’ironie mêlée d’amertume.
Sans aucun rapport d’enquête en main, il est placé sous mandat de dépôt pour détournement de deniers publics. “Ils m’ont répondu qu’il n’y avait rien, juste l’accusation du procureur spécial. Quand je suis entré dans la cellule, mon co-détenu m’a dit de faire attention à la peinture fraîche. Je lui ai dit que je le savais. Parce que la radio l’avait annoncé le matin. Voilà le début de cette histoire. C’est une dénonciation d’une lettre anonyme de feu Louceny Camara.”
L’article Amadou Damaro Camara : “C’est une dénonciation d’une lettre anonyme qui m’a conduit à la CRIEF” est apparu en premier sur Guinee360 - Actualité en Guinée, Politique, Économie, Sport.