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Après une croissance régionale plus vigoureuse que prévu en 2024 (4 %), l’Afrique subsaharienne subit un nouveau choc externe qui freine sa dynamique économique, selon le dernier rapport du FMI sur les perspectives économiques de la région. La croissance est désormais attendue à 3,8 % en 2025 et 4,2 % en 2026, en baisse par rapport aux prévisions précédentes.
Ce retournement de tendance s’explique par un changement brutal du contexte international, marqué notamment par la montée des tensions commerciales (dont les droits de douane américains), la contraction de la demande mondiale, la faiblesse persistante des prix des matières premières et le resserrement des conditions financières à l’échelle globale. Autant de facteurs qui pèsent sur la croissance, l’investissement et les équilibres budgétaires des pays africains.
Lors du séminaire de présentation du rapport, tenu ce mercredi 2 juillet 2025 à Conakry, Issa Diaw, représentant résident de la Banque mondiale en Guinée, a dressé un tableau préoccupant de la conjoncture dans la région. L’intitulé même du rapport, « Une reprise interrompue », en résume l’essence : des économies déjà fragilisées, désormais confrontées à une accumulation de chocs internes et externes.
« Les économies de l’Afrique subsaharienne doivent s’adapter à un avenir incertain », a-t-il averti.
Issa Diaw a pointé plusieurs facteurs déstabilisants : une instabilité politique croissante susceptible de bouleverser les équilibres commerciaux mondiaux, des tensions géopolitiques aux répercussions directes sur les cours des matières premières, une réduction de l’aide internationale malgré des besoins sociaux croissants, et surtout, l’intensification des phénomènes climatiques extrêmes.
« Nous faisons face à une incertitude politique croissante, susceptible de modifier l’ordre commercial mondial, à des changements géopolitiques (…) et aux défis posés par les phénomènes climatiques extrêmes », a-t-il souligné.
À cela s’ajoutent des faiblesses structurelles bien connues dans la région : une baisse de l’investissement, une productivité en berne et des services publics souvent insuffisants. Autant d’obstacles au développement durable.
« Il est impératif de bâtir des économies diversifiées et résilientes. Cela passe par des réformes structurelles et des institutions équitables », a insisté le représentant de la Banque mondiale.
Dans ce contexte instable, Issa Diaw appelle les pays africains à consolider leurs bases économiques pour mieux faire face aux turbulences mondiales. Cela implique, selon lui, une gouvernance renforcée, une mobilisation accrue des ressources internes et une coopération internationale plus ambitieuse.
« Une coopération internationale dans les domaines où les solutions nationales sont insuffisantes », a-t-il martelé.
Face aux multiples vents contraires, Issa Diaw considère que la résilience institutionnelle, la diversification économique et la solidarité internationale constituent les seuls remparts crédibles face à l’instabilité croissante.
L’article Afrique subsaharienne : tensions mondiales et incertitudes freinent la reprise de la croissance (FMI) est apparu en premier sur Guinee360 - Actualité en Guinée, Politique, Économie, Sport.