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Les tensions sont montées d’un cran à l’Agence nationale de lutte contre la corruption et de promotion de la bonne gouvernance (ANLC-PBG). Ce mardi 3 juin 2025, les travailleurs de l’institution ont organisé une manifestation pour dénoncer la gestion du Secrétaire exécutif, Mohamed Bérété, qu’ils accusent de dérives autoritaires et d’atteintes graves à leurs droits.
Dans leur plateforme revendicative, les agents de l’ANLC-PBG s’insurgent notamment contre l’élaboration d’un nouvel organigramme qu’ils estiment imposé sans consultation. « Nous sommes contre la réduction drastique du personnel et demandons la réhabilitation de nos salaires et frais de carburant qu’il nous a illégalement retirés depuis le mois d’août 2024 », peut-on lire dans le document. Les travailleurs affirment que le Secrétaire exécutif justifie ces mesures en invoquant un prétendu mandat de la présidence, ce qu’ils jugent infondé.
Les griefs ne s’arrêtent pas là. Les agents exigent la régularisation des contractuels mis de côté sans ménagement. « Nous demandons que nos collègues contractuels soient remis dans leur droit : reconduire leur contrat, payer les salaires des mois pour lesquels Monsieur le Secrétaire Exécutif les a fait travailler », réclament-ils.
Autre point de tension : le rejet du nouvel organigramme au profit de celui issu d’une retraite institutionnelle tenue à Kindia, à laquelle Mohamed Bérété avait lui-même participé. Ce document, consensuel selon les travailleurs, serait aujourd’hui mis de côté sans justification.
Parmi les autres revendications figurent la mise en place d’une cellule syndicale, la clarification du rôle du conseil d’orientation dans la structure organisationnelle, ainsi que des interrogations sur la gestion de fonds importants collectés par l’agence.
Les agents rappellent qu’en 2023, sous la direction précédente, l’ANLC-PBG avait reversé quarante milliards de francs guinéens au trésor public. « Les dix pour cent (10%) de ce montant revenaient à l’Agence. Nous voulons connaître la destination de ces 10%, soit quatre milliards de francs guinéens. Que Monsieur Mohamed Bérété nous dise ce qu’il a fait de ce montant », interpellent-ils.
Face à l’accumulation des griefs, la demande des manifestants est claire : « Nous demandons unanimement le départ de Monsieur Mohamed Bérété. L’ANLC-PBG n’est pas son milieu. Il n’est pas à la hauteur pour diriger cette institution aussi stratégique. Nous sollicitons vivement un leader visionnaire, rassembleur et progressiste. »
Interrogé par nos confrères d’Africaguinee.com, Mohamed Bérété parle d’un retard de paiement. « C’est un retard de paiement, et cela concerne tout le monde, à commencer par le secrétaire exécutif. On ne peut pas bloquer un salaire, il n’y a pas non plus de réduction», a-t-il déclaré.
S’agissant des salaires, il s’est défendu « Les salaires sont fixés par une grille. C’est un document administratif. On ne modifie pas une grille salariale du jour au lendemain, surtout que cela entraîne des conséquences juridiques. Ce n’est tout simplement pas possible », a-t-il ajouté.
Toutefois, cette fronde ouverte au sein d’une agence censée incarner la transparence et la bonne gouvernance met en lumière un profond malaise institutionnel, à l’heure où la lutte contre la corruption est plus que jamais un enjeu national.
L’article 4 milliards disparus à l’Agence anticorruption : les travailleurs réclament la tête de Mohamed Bérété est apparu en premier sur Guinee360 - Actualité en Guinée, Politique, Économie, Sport.