Trois morts à Keitaya : l’alerte rouge du fléau Kush au cœur de la CEDEAO

il y a 8 heures 38
PLACEZ VOS PRODUITS ICI

CONTACTEZ [email protected]

Alors que Conakry a récemment accueilli une rencontre sous-régionale de la CEDEAO sur la lutte contre les stupéfiants, un nouveau drame lié à la drogue Kush endeuille la commune urbaine de Kagbelen, située dans la préfecture de Dubréka. Ici, trois jeunes ont perdu la vie, victimes d’une overdose, et deux autres ont été hospitalisés dans un état critique. Ce fléau meurtrier qui continue de se propager parmi les jeunes révèle une urgence sanitaire et sociale de plus en plus pressante.

Le drame s’est produit vers 2 heures du matin, dans des circonstances qui soulèvent encore de nombreuses interrogations.

Selon Elhadj Mamadou Sanoussi Doumbouya, président du conseil de quartier de Keitaya, c’est son homologue qui l’a alerté tôt le matin de la présence de corps inertes.

Sur place, les autorités de la gendarmerie de Sonfonia, le médecin légiste et le procureur de Dubréka ont constaté l’ampleur du drame.

« Les jeunes auraient été déposés dans une clinique de fortune par un gendarme, mais celui-ci aurait quitté les lieux sans donner de suite. À leur arrivée, les secours n’ont pu que constater la mort de trois d’entre eux », a précisé M. Doumbouya.

À ce jour, seules des identifications partielles ont pu être établies. Une mère s’est présentée pour reconnaître l’un des corps, mais les deux autres victimes restent non identifiées, d’où l’appel des autorités locales aux familles à se manifester.

Un fléau en pleine expansion

Le Kush, drogue bon marché souvent vendue sous forme de feuilles séchées ou d’herbes imprégnées de produits chimiques, circule de plus en plus dans les milieux jeunes, en particulier dans les zones périurbaines comme Kagbelen. Selon les spécialistes, son apparition et sa diffusion rapide sont symptomatiques d’une jeunesse en détresse, confrontée au chômage, à l’oisiveté et à la perte de repères.

« Ce sont souvent des jeunes diplômés, des sans-emploi, qui se tournent vers ces substances par désespoir. C’est dramatique. Nous devons agir collectivement, prévenir plutôt que pleurer », alerte M. Doumbouya, appelant à une mobilisation de tous les acteurs communautaires.

Cette nouvelle tragédie survient alors que Conakry a récemment accueilli une rencontre sous-régionale initiée par la CEDEAO, réunissant plusieurs émissaires venus discuter de la montée en flèche des drogues illicites dans l’espace ouest-africain. La réunion, qui devait initialement porter sur la coordination régionale et le partage de renseignements, prend désormais une dimension plus tragique encore, au regard de ce nouveau drame survenu à quelques kilomètres des lieux de discussion.

Selon plusieurs observateurs, le Kush n’est pas seulement une drogue : c’est un signal d’alarme, celui d’une génération qui se cherche et qui, parfois, se perd.

Il faut noter que ce drame de Keitaya n’est malheureusement pas un cas isolé. Dans d’autres communes de la ville de Conakry et ses environs, des jeunes perdent également leur vie, surtout dans les débarcadères, après consommation de cette même drogue, prisée notamment pour ses effets hallucinogènes puissants mais extrêmement destructeurs.

Sâa Robert Koundouno

 

L’article Trois morts à Keitaya : l’alerte rouge du fléau Kush au cœur de la CEDEAO est apparu en premier sur Mediaguinee.com.

Lire l'article en entier