Thierno Saïdou: « il y a des préalables à régler avant que la Guinée ne prétende organiser une CAN»

Lors d’une récente sortie médiatique, le ministre des Sports, Keamou Bogola Haba a annoncé la volonté de la République de Guinée de se porter candidate à l’organisation d’une prochaine Coupe d’Afrique des Nations (CAN). Il a ainsi évoqué les éditions de 2031, 2033 ou encore 2035.

En réaction à cette sortie, le consultant sportif Thierno Saïdou Diakité estime qu’il est légitime que la Guinée ambitionne d’accueillir une CAN. Cependant, ce fin connaisseur du football guinéen et africain souligne qu’un certain nombre de préalables doivent impérativement être réglés avant d’envisager sérieusement une candidature.

« C’est une très bonne chose, mais à mon avis, il y a des préalables à régler pour que la Guinée prétende à une CAN. (…). La CAF a ouvert la procédure de candidature le mois d’août passé. Mais pour l’édition 2029, il y a l’Éthiopie qui s’est déjà positionnée pour ça. Celle de 2031 aussi, le Sénégal, qui a renoncé à l’édition de 2029, est en pole position. Donc, la Guinée peut prétendre pour 2033 et 2035 ; c’est bien possible. Mais, comme je l’ai dit, il y a des préalables. Vous savez, pour la CAN 2025, il y avait des sites qui avaient été identifiés pour l’implantation de stades de compétition, de stades d’entraînement, la construction de réceptifs hôteliers, la rénovation de certains aéroports. C’est bien de se positionner pour 2033 ou 2035, mais il faut soutenir d’autres activités. Par exemple, à l’horizon 2033 ou 2035, on est obligé d’organiser une compétition intermédiaire, à savoir le CHAN, qui est une compétition moins contraignante que la CAN, parce que le CHAN n’exige que 4 sites de compétition et un stade d’entraînement, alors que la CAN exige 6 sites de compétition. Si on organise avant 2033 ou 2035 une compétition intermédiaire, cela va nous permettre de tester la fonctionnalité des infrastructures sportives et connexes. L’infrastructure sportive, c’est le stade de compétition et d’entraînement. L’infrastructure connexe, ce sont toutes les autres infrastructures à réaliser, parce que la CAN, c’est un programme sportif transversal », a-t-il dit.

Parmi les compétitions intermédiaires que la Guinée peut organiser pour mieux se préparer à l’accueil d’une CAN, Thierno Saïdou Diakité cite également le tournoi Cabral, une compétition sous-régionale qui réunit la Mauritanie, le Mali, la Guinée-Bissau, le Sénégal et la Guinée.

« Cela nous permettra de mieux nous préparer et d’adapter, notamment, nos stades aux normes FIFA et CAF », a-t-il conclu.

MohamedNana BANGOURA