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La patience des enseignants de Guinée semble avoir atteint son comble face au retard dans la signature de leur statut particulier révisé.
Après des semaines de travail intense, la commission pluridisciplinaire composée de représentants des sous-secteurs de l’éducation, de l’intersyndicale de l’éducation et de la Fédération guinéenne des parents d’élèves et amis de l’école (FEGUIPAE) a finalisé la version améliorée du statut. Ce document, qui intègre les recommandations et suggestions formulées par les enseignants, a été officiellement remis au ministère de l’Enseignement Pré-Universitaire et de l’Alphabétisation (MEPUA).
Suite à ce toilettage du document, les regards sont désormais fixés sur la présidence de la république, une étape cruciale attendue pour la signature et l’application d’un statut sur lequel les enseignants fondent un grand espoir.
À l’issue des travaux, le MEPU-A a instruit le président du Conseil national du dialogue social à l’effet d’engager une autre phase de discussions, qui devra impérativement inclure les ministères du Budget et de la Fonction publique pour une dernière lecture et l’ajout d’éventuelles observations avant la transmission définitive du document.
Malgré cette volonté affichée par les autorités et l’espoir initial qu’elle a suscité, l’attente se fait de plus en plus sentir chez les enseignants qui s’attendaient à ce que la signature et la mise en application du statut interviennent dès la rentrée scolaire.
Si les autorités continuaient à traîner les pas dans la signature de ce protocole, il n’est pas exclu que le corps enseignant se fasse entendre à travers des actions dans les semaines et mois à venir.
Interrogé par notre rédaction, Aboubacar Djesto Camara, Secrétaire général adjoint chargé des questions de communication du SNE (Syndicat National de l’Éducation) et membre de la commission de relecture, a insisté sur l’urgence de la situation, soulignant la cherté de la vie caractérisée par une montée vertigineuse des frais de loyers, de scolarité, et d’autres dépenses.
« Aujourd’hui, vous n’êtes pas sans savoir que ce statut existe depuis déjà 19 ans. Les frais de loyer ont grimpé, les frais de scolarité ont grimpé, les frais d’habillement ont grimpé, la nourriture a grimpé. Tout ce qui est consommable et utilisable pour les enseignants, tout a connu une hausse, au vu et au su de la population guinéenne, mais aussi du gouvernement guinéen », a-t-il rappelé.
C’est pourquoi, il a brandi clairement la menace d’une grève générale si le pouvoir en place n’accédait pas à leur demande dans les plus brefs délais :
« Si le gouvernement tente de faire des manœuvres dilatoires, tente de faire de la manipulation, tente de faire des farces face à ce statut particulier, je crois que dans les semaines à venir, nous allons demander cette fois-ci, pas de façon isolée, à l’intersyndicale de l’éducation, FSPE-SLECG-SNE, de se retrouver afin d’attirer l’attention pour qu’un mémorandum soit déposé et un préavis de grève l’accompagne », a-t-il affirmé.
« Nous fondons tout notre espoir sur ce statut particulier. Nous n’avons pas de primes à avoir par-ci par-là. Ce ne sont pas des billets de banque que nous manipulons, notre espoir est accroché à ce statut particulier. Quiconque blague avec ça aura blagué avec les enseignants de Guinée (…). Donc si tel est le cas, on ne tournera pas autour du pot, la grève sera notre dernier recours », a conclu le représentant syndical.
Mosaiqueguinee.com