Santé mentale et substances psychoactives : la Guinée accueille l’atelier régional du Parlement de la CEDEAO

En mission de sensibilisation sur la santé mentale et l’abus de substances psychoactives, les émissaires du Parlement de la CEDEAO ont lancé à Conakry, un atelier de haut niveau réunissant parlementaires, experts et acteurs de la société civile.

Sous la présidence du président du CNT de Guinée, les travaux visent à renforcer une réponse, communautaire, coordonnée et transnationale à un problème de santé publique majeur, qui affecte profondément la jeunesse et la stabilité des sociétés ouest-africaines.

Il sera question d’établir des mécanismes pérennes de prévention, de traitement et de réinsertion pour les personnes touchées, avec un focus particulier sur les jeunes. Cette problématique à la fois discrète et destructrice selon ces émissaires, se penche sur le lien préoccupant entre santé mentale et consommation de substances psychoactives, en particulier chez les jeunes.

Pour l’Honorable Fanta Condé, conseillère au CNT, « l’abus de drogues n’est pas seulement un problème de santé publique, mais un défi multidimensionnel qui affecte nos familles, notre système éducatif, notre sécurité et notre économie. » Elle a salué l’engagement des partenaires techniques et des professionnels de santé dans cette lutte complexe, tout en appelant à des échanges ouverts et à la formulation de solutions concrètes.

L’atelier, selon le président de la Commission santé du Parlement de la CEDEAO, vise trois objectifs majeurs :

Créer un cadre de dialogue structuré et inclusif impliquant tous les acteurs concernés; Partager les bonnes pratiques en matière de soins et de réinsertion; Et formuler des recommandations pragmatiques pour une action coordonnée à tous les niveaux.

Dans son discours, l’Honorable Orlando Pereira Dias, a rappelé le rôle central de la Guinée dans l’histoire du panafricanisme salué son engagement dans cette approche transfrontalière de lutte contre les substances psychoactives.

Prenant la parole au nom du Ministre de la santé, le Directeur Général des Établissements Hospitaliers Publics et Privés de Guinée, a insisté sur le caractère urgemment prioritaire de la santé mentale, souvent négligée dans les politiques publiques. Pour le Dr Falaye Conté, les troubles psychiques, exacerbés par les addictions, constituent « une menace silencieuse mais persistante qui affaiblit les familles et alimente la criminalité ».

Poursuivant, ce médecin a appelé à une approche multisectorielle, intégrée, incluant à la fois la prévention, la prise en charge médicale et la réinsertion sociale.

Dans son discours d’ouverture, le Dr Dansa Kourouma a lancé un appel fort à l’engagement collectif : « S’asseoir ensemble pour réfléchir, c’est déjà une solution. La prise de conscience est essentielle dans cette lutte. Et maintenant, nous prenons conscience. » Le président du Conseil National de la Transition (CNT), a rappelé que la santé mentale, partie intégrante de la définition globale de la santé selon l’OMS, doit être considérée à sa juste valeur dans les politiques de santé publique.

Tout au long de cet atelier, les participants échangeront leurs expériences et formuleront des recommandations pour renforcer les politiques publiques existantes.

Sâa Robert Koundouno

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