Route Kindia-Télimélé : la lenteur des travaux suscite inquiétudes et désespoir

Alors que les populations locales nourrissaient de grands espoirs quant au bitumage de la route Kindia-Télimélé, le chantier avance à un rythme jugé trop lent. Entre pannes fréquentes des engins et promesses encore non concrétisées, des voix s’élèvent pour interpeller les autorités et l’entreprise en charge des travaux, rapporte Guineematin.com à travers son envoyé spécial sur le terrain.

Elhadj Mamadou Diouma Diallo, imam de Dombelé, a exprimé son inquiétude face à l’état d’avancement du chantier.

Elhadj Mamadou Diouma Diallo, imam de Dombelé

« Nous rencontrons plusieurs difficultés liées aux travaux de la route Kindia-Télimélé, notamment dans notre district de Khatia (sous-préfecture de Bangouya), précisément jusqu’à Kambanya à Sinta (Télimélé). L’entreprise EBC avait entamé les travaux l’an dernier, depuis Siraforé jusqu’à Dendeh, mais les a arrêtés en cours de route. Or, bien qu’ils aient repris les travaux il y a un mois, ils n’ont pu effectuer qu’un nettoyage sommaire sur environ un kilomètre entre Khatia et Djendjen. Actuellement, toutes les machines sont immobilisées à partir de Djendjen. Lorsqu’une machine tombe en panne, elle reste souvent hors service pendant une semaine. Deux machines sont d’ailleurs actuellement en panne sur le terrain. Cette situation nous préoccupe profondément » a expliqué le sage.

Dans la foulée, l’imam a lancé un appel pressant à l’État. « Nous en appelons au gouvernement, et en particulier au Général d’armée Mamadi Doumbouya, président de la République et père de la nation, à qui des promesses ont été faites. À l’époque, l’ancien président Alpha Condé avait annoncé que cette route serait entièrement bitumée. Il avait même précisé que le tronçon Kindia-Bangouya serait remplacé par une nouvelle voie reliant Siraforé, Gomba, Khatia, Kambanya jusqu’à Télimélé, qui devait être bitumée dans son intégralité. Aujourd’hui, bien que nous n’osons pas dire que le goudron ne viendra pas, force est de constater que nous ne voyons encore rien de concret. Nous souhaitons simplement que les travaux déjà entamés se poursuivent à un rythme accéléré. L’an dernier, ils avaient progressé jusqu’à l’arrivée des pluies. Aujourd’hui, ils ont certes évacué l’eau du pont de Mourké, mais au bout de dix jours de pluie, l’eau reviendra et risque de tout emporter. Ils ne pourront alors plus intervenir sur ce pont. Voilà notre constat. Nous sollicitons donc le Ministère des Travaux publics pour qu’il envoie de nouvelles machines. Celles qui sont sur le terrain sont dans un état de délabrement avancé », plaide l’imam de Dombelé.

De son côté, Aly Badara Keita, ingénieur, responsable de la réalisation des deux ponts pour le compte de l’entreprise EBC, a tenu à rassurer sur l’avancement des travaux.

Aly Badara Keita, ingénieur

« Actuellement, nous sommes à environ 98 % d’achèvement sur le chantier du premier pont, communément appelé Guémétah. Les fondations sont terminées et nous sommes en phase de préparation de la dalle. Nous posons en ce moment les poutres, avant de couler la dalle, ce qui devrait nous permettre de finaliser ce pont d’ici une à deux semaines. Nous intervenons simultanément sur deux ponts : le premier à Guémétah et le second à Walia. Là aussi, les pieds sont déjà terminés, et nous travaillons maintenant sur la dalle », a-t-il fait savoir.

L’ingénieur est également revenu sur la qualité des ouvrages et les obstacles rencontrés. « Ce qui est rassurant, c’est que les travaux respectent les normes de qualité. Nous utilisons différents types de fer à béton : du fer 14 pour les semelles, du fer 16 pour les pieds droits, et les mêmes pour les dalles et les poutres. Cependant, malgré notre engagement, nous avons été confrontés à des difficultés majeures, notamment au niveau de l’écoulement des eaux de la rivière, ce qui a fortement ralenti les travaux. Néanmoins, la population locale se montre globalement satisfaite des avancées », estime Aly Badara Keita.

Par contre, Djakariyaou Condé, responsable du terrassement pour le compte d’EBC, a préféré ne pas s’exprimer pour le moment, indiquant qu’il ne fera de déclaration qu’après deux semaines.

Il convient de souligner que sur l’axe Siraforé-Kambanya, en passant par Gomba (sous-préfecture de Kolenté) et Khatia (sous-préfecture de Bangouya), les travaux avancent à un rythme très lent. Cela s’explique, entre autres, par la vétusté des engins, dont plusieurs sont en panne et éparpillés le long du tracé. En outre, la présence de chargements de terre encombrants complique davantage la circulation des engins.

A suivre !

De retour de Télimélé, Amadou Baïlo Batouala Diallo pour Guineematin.com

Tél. : (00224) 628 51 67 96

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