Préparatifs de la fête de Tabaski à Kissidougou : un mouton vendu jusqu’à 4 500 000 francs guinéens

À quelques jours de la célébration de la fête de Tabaski, l’inquiétude grandit chez les fidèles musulmans à Kissidougou. Et pour cause, la flambée des prix des moutons sur le marché. Actuellement, un mouton est vendu jusqu’à 4 500 000 francs guinéens sur place. Les marchands de bétail justifient ces prix par les dépenses (notamment le transport) qu’ils effectuent dans l’acheminement de ces ovins du lieu d’achat (les villages) vers le centre-ville de Kissidougou, rapporte le correspondant de Guineematin.com à Kissidougou.

La fête de Tabaski (ou l’Aïd El Kebir) est la plus grande fête musulmane. Elle est marquée par le sacrifice d’Abraham qui consiste, pour les musulmans, d’immoler au moins un mouton dans le but de rechercher des récompenses auprès d’Allah. Cette fête est célébrée le 10^ème jour de Dhul Hijja (le 12ème mois du calendrier musulman).

Dans la préfecture de Kissidougou, cette fête arrive cette année dans un contexte particulièrement difficile, marqué par une flambée des prix dans les différents marchés à bétail. Au parc à bétail du quartier Madina 1 où un reporter de Guineematin.com s’est rendu dans la matinée de ce mercredi, un mouton est vendu jusqu’à 4 500 000 francs guinéens. Des prix que ce marchand de bétail, Ibrahima Baldé, tente de justifier.

Ibrahima Baldé, marchand de bétails

« Ça fait maintenant des années que je suis dans ce business, donc j’ai de l’expérience. Bien sûr aujourd’hui je peux dire que les clients sont rares, mais j’ai grand espoir que demain ou après-demain vous allez voir de nombreux acheteurs ici. Je pense que beaucoup de gens nous accusent à tort d’être à l’origine de la flambée des prix. Quand nous nous déplaçons parfois vers les marchés hebdomadaires pour acheter ces animaux, les villageois nous les vendent très chères. Ensuite, nous devons payer leurs transports pour les amener en ville. Et, c’est nous qui devons entretenir ces animaux tout le temps qu’on mettra avant de trouver un acheteur. Souvent il y a des villageois qui envoient les moutons jusqu’ici, mais ils sont tellement chers que nous sommes parfois découragés. Ensuite, il y a les Maliens qui envoient des moutons. C’est pourquoi ici les prix sont échelonnés pour que chacun gagne selon ses moyens. Il y en a pour 1 million, 1 500 000, il y a 2 millions et jusqu’à 4 500 000 », s’est-il défendu.

Avec 1 800 000 francs guinéens en main, ce citoyen, Ibrahima Cissé peine à trouver un mouton à sa convenance. Le vendeur a fixé son prix à 2 500 000 francs. Et pour l’instant, il refuse de faire un quelconque rabais. Et ce, au grand dam du client qui est en face.

Ibrahima Cissé, acheteur

« Ça fait plus d’une heure que je discute le prix d’un mouton que je veux acheter, mais jusqu’à présent il n’y a pas d’entente. Le mouton que j’ai choisi, le marchand me parle de 2 500 000. Je lui ai demandé de diminuer au moins jusqu’à 1 800 000, mais il refuse. Donc, je vais retourner chez moi et je vais me débrouiller autrement. Parce que je ne vais pas jeter toute mon économie dans le mouton, il y a d’autres dépenses sur moi », a-t-il expliqué avec une certaine déception.

À cause de la flambée du prix de ces moutons, beaucoup de fidèles s’associent pour acheter un bœuf qu’ils se partagent équitablement la viande pour passer la fête.

De Kissidougou Abou Millimouno pour Guineematin.com

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