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La crise qui secoue actuellement la corporation des avocats guinéens est loin de s’apaiser. Deux semaines après une première Assemblée générale extraordinaire tenue le 30 juin, les membres du Barreau de Guinée se sont à nouveau réunis ce lundi 7 juillet 2025, à la Cour d’appel de Conakry. À l’issue de cette rencontre à huis clos, ils ont décidé de reconduire pour deux semaines supplémentaires la suspension de toutes leurs activités. Une manière de réaffirmer leur indignation face à l’enlèvement et aux actes de torture infligés à leur confrère Me Mohamed Traoré dans la nuit du 21 au 22 juin dernier.
À la sortie de la réunion, Me Moussa Diallo, avocat au Barreau et membre du Conseil de l’Ordre, est revenu sur les décisions prises : « il a été décidé de poursuivre la suspension de toutes nos activités pendant deux semaines. Déjà, lors de l’Assemblée générale du 30 juin, plusieurs résolutions avaient été adoptées, notamment le boycott des audiences et l’arrêt de toute collaboration avec les officiers de police judiciaire. Une plainte a été déposée au nom de Me Mohamed Traoré, et l’Ordre des avocats s’est constitué partie civile. Nous avons également procédé au retrait de tous nos représentants des organes de la transition, et un mémorandum destiné au président de la République a été préparé. L’objectif était de le lui remettre en mains propres. »
Revenant sur les démarches entreprises pour désamorcer la crise, Me Diallo déplore l’attitude des autorités : « dès le lendemain des faits, nous avons sollicité une rencontre avec le ministre de la Justice et des Droits de l’Homme, ainsi qu’avec le procureur général près la Cour d’appel de Conakry. Tous deux ont refusé de nous recevoir. Ce n’est que quelques jours plus tard qu’une délégation du Conseil de l’Ordre a été reçue par le Premier ministre, en présence, notamment, du ministre secrétaire général à la Présidence, le général Amara Kamara. Les discussions ont eu lieu, certes, mais elles n’ont pas permis de satisfaire nos attentes. Il est important de rappeler que cette mobilisation ne vise pas uniquement à défendre Me Traoré. Elle concerne la sécurité de tous les avocats dans l’exercice de leur profession. Ce qui lui est arrivé pourrait arriver à n’importe lequel d’entre nous. Et cela est inacceptable. »