METFPE : célébration du mérite et de l’inclusion, 87 récipiendaires honorés

La cérémonie de reconnaissance des lauréats des filières techniques et professionnelles, des boursiers et des apprenants en situation de handicap des examens de sortie 2024-2025 s’est tenue ce mercredi 15 octobre au Chapiteau de Conakry, en présence de quelques membres du gouvernement, de partenaires institutionnels et de coopération, de plusieurs anciens ministres, des parents des récipiendaires et d’autres invités.

Au total, 87 bénéficiaires ont été honorés par des certificats, en plus des kits d’insertion remis à 27 lauréats et à 10 apprenants inclusifs, ainsi que des ordinateurs portables offerts aux 50 boursiers. L’événement était placé sous le signe du mérite et de l’inclusion.

Pour Aboubacar Camara, directeur général du Service national des bourses extérieures (SNABE), cette journée met à l’honneur l’ensemble des efforts fournis pour révéler et soutenir les talents guinéens.

« C’est un grand honneur pour le SNABE d’être associé à une cérémonie qui célèbre l’effort, le mérite et l’inclusion. Chaque jour, nous œuvrons pour offrir aux jeunes Guinéens des opportunités de formation à l’étranger, dans le but de leur garantir une insertion socio-professionnelle réussie. »

À travers la distinction des lauréats, des boursiers et des formateurs de retour de mission, il a souligné l’importance de la diversité dans le mérite, tout en remerciant l’ambassade du Royaume du Maroc pour son appui constant.

« Ce n’est pas une simple remise de diplômes. C’est une cérémonie de fierté et d’espérance. Fierté, parce que vous avez prouvé que la réussite ne dépend pas de vos circonstances, mais de votre détermination. Espérance, parce que vous incarnez la Guinée de demain. »

Prenant la parole, la ministre de la Promotion féminine, de l’Enfance et des Personnes vulnérables, Charlotte Daffé, a rappelé que cette reconnaissance s’inscrit dans le combat pour les droits fondamentaux, ceux des femmes, des jeunes et des personnes vivant avec un handicap.

« Chaque citoyen guinéen, qu’il soit une femme, un jeune ou en situation de handicap, doit pouvoir accéder à une formation de qualité et à un emploi décent. C’est une exigence de justice sociale, garantie par notre Constitution, notre législation sur le handicap et les conventions internationales. »

Pour elle, l’inclusion est aussi un impératif économique. Elle a salué les efforts de l’État pour investir dans la formation tout au long de la vie et garantir que personne ne soit laissé pour compte.

« L’excellence n’a ni barrière physique, ni plafond de verre. Les femmes qui brisent les stéréotypes et les personnes vivant avec un handicap, qui surmontent chaque jour des défis invisibles, nous rappellent que la passion et la détermination restent les moteurs de la réussite. »

Sans éluder les difficultés existantes — comme le manque de structures ou de places en formation — la ministre a salué la volonté politique incarnée par le Premier ministre Amadou Oury Bah et le président Mamadi Doumbouya. Elle a appelé à une synergie entre les familles, les institutions et les premiers concernés.

« Nous devons oser, innover, expérimenter. Il n’y a aucune fatalité à la marginalisation. Ensemble, faisons de l’inclusion une réalité, pas un slogan. »

Visiblement très engagée, la ministre de l’Enseignement technique, de la Formation professionnelle et de l’Emploi, Aminata Kaba, a tenu à souligner que cette cérémonie est à la fois symbolique et historique.

Elle a détaillé les nombreuses réformes engagées dans le secteur : introduction de la bourse d’entretien depuis 2022 pour tous les apprenants des établissements publics, dotation en kits individuels d’apprentissage, distribution de nouveaux manuels pour les formateurs, aménagement des bibliothèques, accès en ligne à des programmes modernes, formation de formateurs au niveau national, immersion au Maroc et en Côte d’Ivoire, sans oublier la digitalisation du système à travers les plateformes Parcours Pro, e-learning et Insert Jeune.

« Nous avons aussi lancé la formation de plus de 3 000 jeunes à la recherche d’un emploi, et accompagné plus de 2 000 vers leur premier poste avec 234 stages probatoires. Nous avons également soutenu 173 jeunes dans le cadre de la lutte contre l’immigration clandestine dans plusieurs régions du pays. »

Tous ces efforts ont été possibles grâce à l’appui de partenaires comme le PNUD, l’OIM, l’UNICEF, et surtout grâce à la volonté politique du président Mamadi Doumbouya, « un leader soucieux du bien-être de son peuple ».

La ministre a ensuite mis en lumière l’objectif de cette cérémonie : valoriser les talents, promouvoir l’excellence et renforcer l’inclusion dans les filières techniques et professionnelles. Elle a salué les 27 lauréates de l’année, ainsi que les 50 boursiers en partance pour le Maroc. Mais surtout, elle a insisté sur le caractère inédit de cette reconnaissance.

« Je suis particulièrement fière, en tant que femme ingénieure, de voir pour la première fois des jeunes filles des filières techniques récompensées. L’électrotechnique, la mécanique auto, la construction mécanique, l’informatique industrielle… ce sont des métiers exigeants, et elles y excellent avec rigueur et passion », dit-elle.

Un hommage fort a également été rendu aux 10 apprenants en situation de handicap.

« Vous avez su surmonter les doutes, briser les stéréotypes et affronter les obstacles. Vous avez prouvé que le handicap n’est pas une barrière. Vous êtes désormais des modèles pour toute la jeunesse guinéenne. »

Certains bénéficieront d’une poursuite de leur formation au Royaume du Maroc. Pour la ministre, ces bourses ne sont pas un cadeau, mais un investissement qui engage les bénéficiaires envers leur pays.

« Vous avez honoré vos familles, vos formateurs et la Guinée. L’époque où l’enseignement technique était vu comme une voie de secours est révolue. Aujourd’hui, le monde appartient à ceux qui maîtrisent un savoir-faire. Ce sont les techniciens qui bâtissent notre nation. »

Elle a conclu par un appel à la reconnaissance du mérite, à la valorisation de la compétence et à la continuité de l’effort.

« Vous incarnez la compétence qui construit le présent et prépare l’avenir de notre pays. Soyez fiers. Dans quelques années, lorsque vous créerez vos entreprises, que vous recruterez d’autres jeunes, que vous bâtirez votre avenir grâce à vos compétences, vous mesurerez l’impact de ce jour. Que Dieu facilite le chemin à chacun de vous. »

Parmi les récipiendaires, Hassanatou Barry, lauréate, n’a pas caché son émotion : « Je suis très contente. J’ai reçu une tablette et des outils qui vont me permettre de travailler sans difficultés. Avant, je ne pouvais pas aller sur les chantiers faute de matériel. Maintenant, je peux me perfectionner, car c’est en pratiquant qu’on devient meilleure. »

Au cours de cette même cérémonie, 20 enseignants du METFPE ayant suivi des formations à l’étranger — dont 15 en Côte d’Ivoire et 5 au Maroc — ont également été présentés.

Christine Finda KAMANO

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