Manque de liquidités : les prédictions, près de deux ans plus tôt, de l’économiste Abdoulaye Guirassy se confirment

il y a 22 heures 49
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La Banque centrale de la République de Guinée (BCRG) fait face à une grave crise de liquidités, une situation désormais reconnue au plus haut niveau de l’État. Le Premier ministre Bah Oury a récemment admis cette réalité et annoncé l’ouverture prochaine de concertations avec les acteurs concernés. Près de 2 ans plus tôt, l’économiste Abdoulaye Guirassy alertait déjà sur les dérives d’un montage financier utilisé par l’État, basé sur les réserves obligatoires des banques commerciales. Aujourd’hui, ses inquiétudes prennent tout leur sens, alors que la pression budgétaire s’intensifie sous le régime de transition.

Invité de l’émission Mirador sur FIM FM, le 5 octobre 2023, l’économiste guinéen Abdoulaye Guirassy lançait un avertissement clair sur le risque imminent d’une pénurie de liquidités en Guinée, dans le contexte de la levée par le gouvernement de 5 000 milliards de francs guinéens pour combler un déficit budgétaire. Trois ans plus tard, ses prévisions se matérialisent.

Sous le régime de transition, la Guinée connaît une situation tendue au niveau du Trésor, caractérisée par une baisse des recettes douanières et une pression budgétaire accrue, alimentée par de nombreux chantiers publics.

Lors de son intervention, Abdoulaye Guirassy pointait déjà « un risque de raréfaction des ressources pour le secteur privé, faute de régulation monétaire rigoureuse ».

Pour mobiliser des fonds, l’État a adopté un mécanisme de financement basé sur les réserves obligatoires des banques commerciales, abaissant leur taux de 15 % à 13 %. Cette réduction ne relève pas « d’un choix de politique monétaire classique, mais d’une pression exercée conjointement par le gouvernement et les banques », selon l’économiste.

En détournant cet outil de régulation monétaire, cette opération met en cause « l’indépendance même de la Banque centrale ». Le principal bénéficiaire reste l’État, qui parvient ainsi à financer ses projets sans recourir à l’emprunt extérieur. « C’est un montage légal, mais dangereux », avertissait-il.

Pour leur part, les banques voient leurs marges de manœuvre réduites pour soutenir l’économie réelle. Selon le spécialiste, cette situation génère « une tension durable sur la liquidité » et accroît « le risque inflationniste » dans un pays où la pression fiscale demeure faible.

Abdoulaye Guirassy mettait également en garde contre les répercussions de cette dynamique sur l’économie nationale : « Une économie sous perfusion, menacée par une instabilité budgétaire persistante », concluait-il.

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