Mamou : l’esplanade de la Maison des jeunes livrée à elle-même après la démolition de la cour

Deux mois après les festivités marquant la célébration des acquis du CNRD, les 25 et 26 avril derniers, l’esplanade de la Maison des jeunes de Mamou — autrefois symbole de rencontres citoyennes et culturelles — est aujourd’hui laissée à l’abandon, livrée aux incivilités et à l’insalubrité.

À l’occasion de cet événement, la cour de la Maison des jeunes avait été démolie pour agrandir l’esplanade, afin d’accueillir la foule et prévenir les risques de bousculades. Une décision saluée à l’époque par de nombreuses voix, notamment les autorités religieuses, qui y voyaient une mesure de sécurité préventive. Mais depuis, aucun chantier de réhabilitation n’a été engagé.

Aujourd’hui, le site offre un spectacle désolant. L’esplanade est jonchée d’ordures, transformée la nuit en repaire de toxicomanes et en lieu de débauche autour de la tribune. Des camionneurs y stationnent leurs véhicules, tandis que des enfants grimpent aux fenêtres ou jouent au football sur la terrasse durant la journée. Les pluies, quant à elles, emportent les graviers de granit, obstruant la voirie et les caniveaux.

Cette situation dégrade l’image d’un espace autrefois dédié à la jeunesse et à la vie communautaire. De plus en plus de voix s’élèvent, notamment parmi les responsables religieux, pour alerter sur l’état du lieu.

« Nous avons salué la démolition de la cour, car elle a permis d’éviter une catastrophe humaine lors de la mobilisation. Mais nous exigeons désormais des autorités la reconstruction de la cour. L’état actuel de la Maison des jeunes est déplorable. Elle est devenue un Sabèrè, un lieu abandonné », déplore Elhadj Mamadou Kane, secrétaire communal des affaires religieuses de Mamou.

Au-delà de son rôle culturel, la Maison des jeunes sert également de lieu de prière collective lors des grandes fêtes musulmanes, ce qui renforce son importance symbolique et fonctionnelle pour la communauté.

Face à cette situation, les citoyens de Mamou appellent l’État à réagir rapidement et efficacement pour préserver ce patrimoine public et offrir à la jeunesse un cadre digne, sain et sécurisé.