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Le coordinateur général du mouvement Synergie GMD25, Alhousein Makanéra Kaké, a animé une conférence de presse ce mardi, 1er juillet 2025 à Kaloum.
Lors de cette rencontre avec la presse, il a réagi aux propos tenus par le président de l’Union des forces démocratiques de Guinée (UFDG), El Hadj Cellou Dalein Diallo. Ce dernier aurait affirmé que le système politique guinéen exclut toute possibilité pour un président issu de la communauté peule d’accéder au pouvoir, en évoquant les termes : « Tout sauf un Peulh ».
« Si j’ai bien compris – et je pense ne pas me tromper – Cellou Dalein dit qu’il n’a pas été recensé, qu’il a demandé à rencontrer le président, sans succès. Mais ce qui est plus grave, c’est cette déclaration selon laquelle depuis 2010, on aurait organisé un système basé sur “tout sauf un Peulh”. Notre pays n’a pas besoin de ça aujourd’hui, même si c’était vrai. Et selon mes observations, ces allégations sont en grande partie des contre-vérités que je peux démontrer. »
Bien que M. Diallo ne se soit pas fait recenser et n’ait pas rencontré le président de la transition, Makanéra estime que cela ne constitue pas une preuve de discrimination communautaire, dont le président de la transition devrait se dissocier.
« J’ai écouté M. Cellou Dalein Diallo. Je prie Dieu que tous ses droits soient respectés. Mais je dois dire que j’ai été quelque peu déçu par la teneur de sa communication, surtout venant d’un leader d’un des partis les plus importants de notre pays, et de surcroît de quelqu’un qui aspire à diriger ce pays », lance-t-il.
Et de poursuivre : « Si j’ai bien compris – et je pense ne pas me tromper – il dit qu’il n’a pas été recensé, qu’il a demandé à rencontrer le président, sans succès. Mais ce qui est plus grave, c’est cette déclaration selon laquelle depuis 2010, on aurait organisé un système basé sur “tout sauf un Peulh”. Notre pays n’a pas besoin de ça aujourd’hui, même si c’était vrai. Et selon mes observations, ces allégations sont en grande partie des contre-vérités que je peux démontrer. »
Selon lui, le scrutin présidentiel de 2010 a été marqué par un vote à forte tendance communautaire :
« Vous pouvez faire vos propres enquêtes : chaque communauté a voté massivement pour son candidat, que ce soit en Haute-Guinée, au Fouta, en Basse-Guinée ou en Forêt. C’est une réalité. »
« M. Cellou Dalein n’a obtenu que 700 000 voix sur 3 700 000 inscrits. Cela ne représente pas 43 %. Plus exactement, le nombre d’inscrits était de 3 718 177, et il a obtenu 772 492 voix. Ce n’est donc pas 43 %, je tiens à ce que cela soit compris. »
Les 43 % contestés
Makanéra remet également en question les résultats du premier tour souvent avancés par les partisans de M. Diallo : « Quand on dit qu’il a gagné au premier tour, je me suis amusé à vérifier les chiffres, car je m’attendais à cette question. On parle des fameux 43 %. Mais ce n’est pas 43 % du potentiel électoral. » Précisant que « les élections n’ont pas été bien organisées, pour des raisons que je ne détaillerai pas ici. Mais ce qui est clair, c’est qu’on a voulu éliminer un candidat. L’élection est une somme nulle : si vous avez 5 voix et moi 5 voix, et qu’on m’en retire une, vous passez à 60 %, moi à 40 %, sans que personne n’ait voté contre. »
A l’en croire, « M. Cellou Dalein n’a obtenu que 700 000 voix sur 3 700 000 inscrits. Cela ne représente pas 43 %. Plus exactement, le nombre d’inscrits était de 3 718 177, et il a obtenu 772 492 voix. Ce n’est donc pas 43 %, je tiens à ce que cela soit compris. »
Appel à éviter le communautarisme
Makanera affirme s’être toujours battu pour l’unité nationale et s’oppose fermement à toute instrumentalisation communautaire.
« Ce qui m’afflige, c’est que je me suis toujours engagé pour que les Guinéens restent unis et qu’on évite le communautarisme en politique. Mais quand M. Diallo dit qu’on a tout fait pour exclure un Peulh du pouvoir, cela alimente des divisions dangereuses », déplore-t-il.
“Cellou n’a jamais voté pour un candidat peulh”
Sur ce point, Makanéra questionne la logique des accusations portées par Cellou Dalein Diallo : « Qu’un autre ait tenu ces propos, je les aurais peut-être mis sur le compte d’une erreur ou d’un manque de recul. Mais lui… J’ai suivi l’organisation de trois élections présidentielles. J’étais membre de l’UNR. Et M. Cellou n’a jamais voté pour un Peulh pour la présidence. »
« Est-ce que cela fait de lui un anti-Peulh ? En 1993, il n’a pas soutenu Bah Mamadou, alors que moi, j’étais à ses côtés. En 1998, Bah Mamadou et Siradjo Diallo ont fait front commun, mais lui était directeur de campagne du PUP au Foutah Djallon. En 2001, il était encore là, et je me souviens de ses propos. Il a soutenu le PUP, alors même que des Peulhs étaient candidats. Pourtant, cela ne fait pas de lui un anti-Peulh. Alors pourquoi refuser aux autres Guinéens de faire de même ? », interroge-t-il.
Makanéra a terminé en appelant à la responsabilité des leaders politiques et à la vigilance face aux discours qui pourraient attiser les tensions :
« Il est important de faire la distinction entre les individus et les communautés. La Guinée doit avancer dans l’unité, pas dans la division », lâche-t-il enfin.
Mayi Cissé
623 62 53 65
L’article Makanéra conteste les 43% de Cellou Dalein en 2010 et l’accuse de jouer sur la peur ethnique est apparu en premier sur Mediaguinee.com.