Lafou (Lélouma) : une commune rurale sans recettes mais pleine de volonté

il y a 4 heures 16
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Dans la commune de Lafou, relevant de la préfecture de Lélouma, l’espoir d’un développement local s’accroche à la détermination d’une équipe menée par un homme d’expérience. Mamadou Mouctar Kansaghel Diallo, ancien sous-préfet et fonctionnaire à la retraite, préside, depuis le 10 avril 2024, la délégation spéciale de cette commune rurale. A contre-courant de la tendance nationale où les jeunes ont pris le relai dans la gestion locale, cet homme mûr a été choisi à l’unanimité des sages et des jeunes de la localité pour conduire les affaires de la commune, a appris sur place Guineematin.com à travers un de ses reporters.

Mamadou Mouctar Kansaghel Diallo, président de lé délégation spéciale de Lafou (Lélouma)

Dans un bureau modeste, à l’image des moyens de sa commune, Mamadou Mouctar Kansaghel Diallo évoque les réalités locales. Son équipe, composée de six conseillers dont deux femmes, s’efforce d’apporter un souffle nouveau à Lafou malgré des ressources financières quasi inexistantes. « Nous faisons ce que nous pouvons avec ce que nous avons », confie-t-il avec un calme empreint de réalisme.

Depuis leur installation, plusieurs chantiers ont été engagés : la construction d’un complexe boucherie-abattoir, et de deux salles de classe pour le lycée, une adduction d’eau dans la cité administrative, un forage pour les villages affectés par la pollution de la carrière de granite (en arrêt), la construction d’un pont à Kignahoun dans le district de Donghol Timbobhé, ou encore la réhabilitation du logement des fonctionnaires. D’autres projets, comme la rénovation de la mairie et du bloc administratif, restent en attente faute de moyens.

Car le véritable défi de Lafou, c’est l’absence de recettes locales. Le marché hebdomadaire, principale source potentielle de revenus pour les communes rurales, peine à générer des entrées. Il partage le même jour, le jeudi, avec celui de Popodara, localité voisine plus proche de Labé. Ce chevauchement détourne commerçants et clients, attirés par les marchés plus dynamiques de Popodara, Kouramangui et Thianguel Bori. « Nous réfléchissons à changer le jour de notre marché pour permettre à Lafou d’avoir sa propre attractivité », explique le président de la délégation spéciale, conscient que sans recettes, les ambitions locales resteront limitées.

Face à cette réalité, la collectivité mise sur la mobilisation communautaire. Les ressortissants de Lafou, installés dans d’autres régions ou à l’étranger, commencent à répondre à l’appel. Huit millions de francs guinéens ont déjà été collectés pour appuyer la construction des deux salles de classe. « C’est un bon départ, mais nous avons encore beaucoup à faire », reconnaît le président, qui plaide également pour un soutien accru de l’État, notamment dans le secteur éducatif où la majorité des enseignants sont des contractuels communautaires.

Lafou n’a peut-être pas de grandes ressources, mais elle a ce que bien des communes ont perdu : la volonté de se prendre en main, même avec peu. Entre sagesse, solidarité et endurance, cette localité tente de bâtir son avenir, franc après franc, conviction après conviction.

Chérif Sampiring Diallo pour Guineematin.com

622 252 611 / 623 739 281

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