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En Guinée, comme ailleurs en Afrique de l’Ouest, les transitions politiques apparaissent toujours comme des temps suspendus, entre rupture annoncée et avenir incertain. Celle que vit notre pays depuis le 5 septembre 2021, à la suite de la chute d’Alpha Condé, n’échappe pas à cette ambiguïté. Le soulagement a d’abord dominé, tant le rejet du troisième mandat était profond, viscéral même, dans une large partie de la population. Un système verrouillé s’effondrait enfin. Le Comité National du Rassemblement pour le Développement (CNRD) ouvrait une parenthèse, et certains y ont vu l’opportunité de tout reprendre à zéro.
Mais les transitions sont aussi, par nature, des promesses fragiles. Très vite, les discours sur la « refondation » ont envahi l’espace officiel. Des mots forts. Mais sur le terrain, dans les actes, les signaux n’ont pas toujours été à la hauteur. Une forme de flou s’est installée. Le pouvoir donne parfois le sentiment de vaciller entre la réforme et la reproduction, entre le désir de changement et le confort du contrôle. Dès lors, une question, simple mais essentielle, se pose : que voulons-nous faire de cette transition ? Et surtout, pour qui est-elle pensée ?
Ce décalage entre les paroles et les gestes, les intentions affichées et les réalités perçues, les spécialistes l’appellent dissonance institutionnelle. Philippe Braud, dans ses travaux, insiste sur le fait qu’aucune légitimité transitoire ne tient sans un minimum de clarté, de transparence et d’inclusion. Or en Guinée, la centralisation des décisions, le manque d’accès aux informations clés, et l’absence de dialogue structuré avec les forces vives ne renforcent ni la confiance, ni la cohésion.
Alors, comment avancer ? Peut-on bâtir une démocratie durable sur des bases incertaines ? Peut-on appeler à l’unité en marginalisant des voix critiques ? Il serait naïf de croire que la transition se résoudra dans la seule production de textes juridiques. Ce sont les actes concrets, les choix assumés, les réformes visibles qui pèseront. Et surtout, c’est la société elle-même – les jeunes, les femmes, les syndicats, les diasporas – qui portera ou non ce processus.
Car au fond, toute transition pose une question de fond : qui décide, et pour quoi faire ? Sans réponse claire, le risque est grand de retomber dans les ornières du passé, sous de nouveaux habits. Mais avec du courage politique, de l’écoute, et un réel effort d’inclusion, cette période peut encore devenir autre chose : le point de départ d’un contrat nouveau, pensé et porté par les Guinéens eux-mêmes.
Cette analyse tente d’attirer l’attention sur la nécessité d’une réorientation de la transition guinéenne.
I. La transition : une opportunité de refondation
1.1. Qu’est-ce qu’une transition politique
Selon le lexique de science politique, une transition politiqueest un processus d’un régime autoritaire vers un régimedémocratique.
Depuis le milieu des années 1970, le nombre de démocratieparlementaires dans le monde a triplé. Ce phénomène, parfoisqualifié de « troisième vague » de la démocratisation
(S. Huntington), a encouragé la recherche sur les conditions des transitions démocratiques, de leur succès ou de leur échec.Ces processus transitionnels sont de durées et de types trèsvariables. Ils peuvent survenir, par exemple, après une défaitemilitaire, le décès d’un dictateur, ou encore à des révoltes violentes ou des révolutions de velours.
O’Donnell et Schmitter (1986) y voient un entre-deux instable, où le passé ne tient plus, et où l’avenir n’est pas encore écrit. En Afrique, beaucoup de ces séquences ont commencé avec des promesses de démocratie, mais ont souvent débouché sur de nouveaux autoritarismes. La Guinée se trouve aujourd’hui face à ce carrefour pour la troisième fois.
1.2. La refondation comme horizon politique
Refonder, ce n’est pas réparer. C’est repenser. C’est admettre que certaines institutions, certaines pratiques, ne servent plus le peuple. Claude Ake l’avait bien vu : la refondation est un moment politique, éthique, symbolique. En Guinée, où l’État a longtemps été capté par des logiques de rente et d’exclusion, la refondation devrait commencer par un examen honnête de ce qui ne fonctionne plus. Et de ce que nous voulons collectivement préserver.
Jean-François Bayart avait décrit avec force la « politique du ventre », cette logique d’accaparement des ressources publiques. Elle est encore là, visible, tapie dans les replis du système. Pour rompre avec elle, il ne suffit pas d’écrire une nouvelle Constitution. Il faut changer les usages, les mentalités, les circuits de décision.
1.3. La légitimité, un enjeu fondamental
Max Weber parlait de trois types de légitimité : traditionnelle, charismatique, légale-rationnelle. Aucune ne s’applique vraiment dans notre contexte. Le pouvoir issu d’un coup d’État n’a pas d’évidence démocratique. Il doit donc construire sa légitimité, pas à pas, jour après jour. Par l’exemplarité, l’ouverture, la justice, le respect des engagements pris.
En Guinée, cette légitimité ne pourra pas reposer uniquement sur des annonces ou sur la popularité du chef de l’État. Elle dépendra de la capacité du pouvoir à créer un espace où chacun se sent représenté, écouté, respecté. Un espace où l’avenir se négocie, et ne se décrète pas. Ce chemin est difficile, mais c’est le seul qui permette une sortie de transition véritablement crédible et porteuse d’espoir.
2.2. Une légitimation fragile, entre discours de renouveau et réalités contradictoires
Au lendemain du coup d’État, la promesse d’un « nouveau départ » a rapidement trouvé une traduction politique : les Assises nationales, la lutte affichée contre la corruption, la volonté d’organiser un retour à l’ordre constitutionnel. Ces engagements ont suscité, au départ, une forme d’adhésion. Beaucoup voulaient y croire. Mais à mesure que le processus avançait, le doute s’est invité.
Les décisions majeures continuent d’être prises dans des cercles restreints. Le dialogue politique, présenté comme inclusif, reste pour l’essentiel sous contrôle de l’exécutif. Les concertations sont annoncées, mais les conclusions peinent à se traduire en actes. Le pouvoir, dans sa configuration actuelle, peine à convaincre de sa volonté réelle de co-construire l’avenir avec les autres forces sociales et politiques.
Pire, certains signaux laissent entrevoir une tentative progressive de légitimation électorale du pouvoir militaire. Des déclarations de ministres, de responsables du CNRD et de figures politiques proches du régime font désormais ouvertement allusion à une possible candidature du général Doumbouya. Les discours se multiplient, les soutiens s’affichent. Le climat devient trouble. Le silence des institutions de transition sur cette question alimente toutes les interprétations.
Ce flou stratégique ouvre une brèche dans le rapport de confiance. L’opinion, déjà échaudée par les alternances manquées du passé, s’interroge : sommes-nous en train d’assister à une transition vers la démocratie, ou à une transition de façade vers une reconduction du pouvoir sous une autre forme ? Cette ambivalence affaiblit l’élan initial et rend plus difficile toute tentative de mobilisation collective.
2.3. L’exigence de changement portée par la société guinéenne
Mais face à ces incertitudes, une réalité demeure : les attentes sociales sont immenses. Et elles ne faiblissent pas. La jeunesse guinéenne, en particulier, continue de réclamer un changement profond. L’accès à un enseignement de qualité, la possibilité d’obtenir un emploi digne, un cadre de vie plus juste : ces revendications sont constantes, répétées, structurées.
Les femmes aussi se mobilisent. Dans les quartiers, les marchés, les associations, elles portent une parole forte : celle d’une égalité encore trop théorique, d’un quotidien souvent invisible dans les grandes décisions publiques. Les syndicats, malgré les tensions, réaffirment leurs exigences : meilleures conditions de travail, respect des droits fondamentaux, reconnaissance des luttes sociales.
Quant à la diaspora, elle observe, s’exprime, interpelle. Présente dans les mobilisations numériques, mais aussi dans le financement de nombreuses initiatives locales, elle attend un signal clair du pouvoir. Un engagement sincère pour associer toutes les forces vives à la reconstruction du pays.
Ces attentes, parfois formulées de manière informelle, constituent en réalité la matière première d’un véritable projet de refondation. Ignorer cette énergie sociale reviendrait à passer à côté de ce qui peut faire de la transition guinéenne un moment historique, et non une énième illusion.
III. Défis structurels et enjeux de la transition
3.1. Le défi de l’inclusivité politique
Une transition ne peut être durable si elle n’inclut pas toutes les voix qui composent une nation. Or, en Guinée, ce principe d’inclusivité a été rapidement mis à l’épreuve. L’espoir suscité par l’arrivée du CNRD s’est heurté à une réalité politique marquée par la méfiance, la marginalisation de certaines forces vives et la fragmentation du dialogue national. La démission de la facilitatrice nationale, Dr Makalé Traoré, en janvier 2024, a mis en lumière l’incapacité des acteurs à construire un espace de médiation véritablement neutre et crédible.
Le dialogue national, censé être un moment de rassemblement et d’écoute, s’est souvent transformé en une suite de rencontres protocolaires, vidées de leur essence. L’opposition politique classique, les mouvements citoyens, les syndicats ont exprimé à maintes reprises leur mise à l’écart. Ce déficit d’inclusivité affaiblit la légitimité du processus en cours et alimente une fracture croissante entre les gouvernants et les gouvernés.
Si la transition veut tenir ses promesses, elle doit impérativement sortir du monologue institutionnel. Elle doit s’ouvrir aux critiques, aux désaccords, aux propositions divergentes. C’est dans le débat, même conflictuel, que se forge une véritable culture démocratique. Sans cela, la refondation annoncée restera un slogan, incapable de fédérer les énergies citoyennes.
3.2. La question de la durée : entre urgence et dérive
Le temps de la transition est par nature limité. Il doit être suffisant pour permettre les réformes, mais court pour éviter la confiscation du pouvoir. En Guinée, cette temporalité fait débat. Certains plaident pour un calendrier resserré, estimant que le pays ne peut s’enliser dans une gouvernance d’exception. D’autres, au contraire, appellent à prendre le temps de faire les choses correctement, au risque de laisser les mêmes logiques de blocage réapparaître.
Les expériences récentes dans la sous-région montrent que les transitions prolongées sans justification claire finissent par perdre leur légitimité. Le Mali, le Burkina Faso ou encore le Tchad offrent des exemples où le pouvoir de transition s’est éloigné des engagements initiaux. La Guinée pourrait suivre le même chemin si elle ne fixe pas rapidement un horizon clair, partagé et contraignant pour la sortie de crise.
Il ne s’agit pas de fixer une date arbitraire. Il s’agit de construire un calendrier crédible, élaboré en concertation avec toutes les forces sociales et politiques, balisé par des étapes précises : réformes institutionnelles, processus électoral, retour à l’ordre constitutionnel. Sans cela, le risque est grand que la transition devienne une parenthèse sans fin.
3.3. La réforme des institutions : un impératif incontournable
La promesse de refondation ne peut se concrétiser sans un chantier profond sur les institutions. En Guinée, plusieurs d’entre elles souffrent d’un discrédit massif. La Commission Électorale Nationale Indépendante (CENI), longtemps critiquée pour sa partialité, incarne à elle seule la crise de confiance entre l’État et les citoyens pendant les élections. La refondation de cette institution est non négociable si l’on veut restaurer la crédibilité des scrutins.
La justice, souvent perçue comme inféodée au pouvoir exécutif, doit aussi être au cœur des priorités. Il faut rompre avec les pratiques de manipulation judiciaire, renforcer l’indépendance des magistrats, garantir un égal accès à la justice pour tous. Une réforme ambitieuse du système judiciaire pourrait constituer un signal fort, une preuve de la volonté de rompre avec l’arbitraire.
Enfin, l’administration publique, noyée dans la politisation, le clientélisme et la corruption, doit être redéfinie. Il faut professionnaliser les agents, revoir les critères de recrutement, renforcer la culture du service public. Une gouvernance responsable ne peut reposer sur des institutions affaiblies. Elle doit s’appuyer sur des structures solides, fonctionnelles et légitimes.
IV. Enjeux de légitimation : entre acteurs nationaux et pression internationale
4.1. Le rôle ambivalent de la communauté internationale
Depuis 2021, la Guinée est scrutée par ses partenaires régionaux et internationaux. La CEDEAO, l’Union africaine, l’Union européenne, les Nations unies : tous ont exprimé des attentes claires quant à la conduite de la transition. Dès les premières semaines, la CEDEAO a suspendu la Guinée de ses instances décisionnelles. Elle a également exigé la publication d’un chronogramme réaliste pour un retour à l’ordre constitutionnel. Mais au-delà des communiqués, la fermeté de ces organisations reste mesurée.
Contrairement à d’autres pays en transition, la Guinée n’a pas subi de sanctions économiques lourdes. En dépit des retards, des blocages et de certains signaux inquiétants, les pressions extérieures ont souvent été contenues, prudentes, parfois ambiguës. Cette attitude alimente une perception de double discours : d’un côté, les principes démocratiques ; de l’autre, les logiques géopolitiques et sécuritaires.
Cette posture nourrit un sentiment croissant de méfiance. Pour nombre d’observateurs, la communauté internationale semble davantage préoccupée par la stabilité des intérêts stratégiquesque par la qualité démocratique du processus. Ce qui affaiblit la portée de ses recommandations et rend difficile toute convergence sur les objectifs à atteindre. Il est urgent que ces partenaires clarifient leur position et fassent preuve d’une exigence cohérente, à la hauteur des enjeux.
4.2. Une légitimité à construire de l’intérieur
Pour qu’un pouvoir de transition soit reconnu et respecté, il doit être en phase avec les attentes profondes de la population. Cela suppose d’abord de répondre aux urgences sociales : accès à l’électricité, amélioration du réseau routier, réformes éducatives, emploi. Ce sont ces réalités qui façonnent la perception populaire du pouvoir.
Mais la légitimité ne se limite pas à l’action technique. Elle repose sur une démarche politique, éthique, inclusive. Il s’agit d’ouvrir des espaces de dialogue sincère, de permettre aux citoyens de prendre part aux débats, de créer des mécanismes de redevabilité. En un mot, d’instaurer une démocratie participative, où le peuple ne soit pas un simple spectateur, mais un acteur réel de la refondation.
Dans ce contexte, la société civile, les médias, les universitaires, les leaders communautaires jouent un rôle central. Ils doivent être protégés, consultés, soutenus. Car sans eux, le processus reste suspendu dans l’air. Une transition crédible passe nécessairement par une mobilisation collective. C’est à ce prix que le pouvoir en place pourra espérer sortir de l’exception et entrer dans la légitimité.
V. Perspectives : les conditions d’une sortie crédible de la transition
La transition guinéenne, pour répondre aux attentes exprimées depuis septembre 2021, ne pourra aboutir que si certaines conditions fondamentales sont remplies. À défaut, elle risque d’entrer dans l’histoire comme une promesse inachevée, un moment suspendu entre les désillusions du passé et l’imprévisibilité de l’avenir. Voici quelques leviers décisifs pour transformer cette période d’exception en véritable acte fondateur.
5.1. Un dialogue national sincère et structuré
Il est temps de sortir des simulacres de concertation. Le pays a besoin d’un dialogue franc, organisé, dans lequel les différentes composantes sociales et politiques se sentent pleinement représentées. Ce dialogue ne doit pas être un événement ponctuel, mais un processus. Il doit inclure les partis politiques, les organisations de la société civile, les syndicats, les confessions religieuses, la diaspora, les jeunes, les femmes. L’objectif n’est pas seulement de « discuter », mais de co-construire un projet collectif de sortie de crise, autour d’une feuille de route claire et partagée.
5.2. Un calendrier électoral crédible et contraignant
La question du temps ne peut plus rester en suspens. Une transition sans horizon défini finit par devenir un pouvoir bis, sans légitimité, sans responsabilité. Il est donc nécessaire de fixer un calendrier, en concertation avec toutes les parties prenantes, avec des étapes précises : réformes constitutionnelles, mise en place d’organes indépendants, révision des fichiers électoraux, élections locales et nationales. Ce calendrier ne doit pas être un simple tableau prévisionnel, mais un engagement politique, adossé à des garanties institutionnelles de respect.
5.3. Une instance de suivi indépendante
L’expérience guinéenne, comme celle d’autres pays en transition, montre que les promesses politiques ne suffisent pas. Il faut des mécanismes de contrôle. Il est donc impératif de mettre en place un organe de suivi indépendant, composé de personnalités issues de la société civile, du corps judiciaire, des confessions religieuses et des milieux universitaires. Cette instance doit disposer d’un mandat clair, d’un droit d’alerte, et publier régulièrement des rapports d’évaluation sur l’état d’avancement de la transition.
5.4. Des réformes institutionnelles concrètes avant tout scrutin
Avant toute échéance électorale, certaines réformes doivent être menées à bien. La CENI doit être réformée en profondeur. Le système judiciaire doit être mis à l’abri de toute influence partisane. L’administration publique doit être modernisée, recentrée sur sa mission de service public. Ce sont ces chantiers, et non le seul respect d’un calendrier, qui rendront le processus crédible.
5.5. Une clarification définitive sur la non-candidature des autorités de transition
L’un des points les plus sensibles est celui de la participation – ou non – des dirigeants actuels aux futures échéances. L’engagement initial du CNRD était clair : aucun membre de la junte ne se présenterait. Il est essentiel de réaffirmer publiquement, juridiquement et politiquement cet engagement. Sans cela, tous les discours sur la neutralité du processus risquent de sonner creux. La confiance est à ce prix.
5.6. Un appui renforcé à la société civile et aux médias
Enfin, aucun processus démocratique ne peut se consolider sans contre-pouvoirs forts. La société civile, les syndicats, les associations professionnelles, les médias indépendants doivent être protégés, soutenus, encouragés. Leur rôle d’alerte, de mobilisation, d’éducation citoyenne est indispensable pour garantir une transition crédible, inclusive et pacifique.
Conclusion
La transition guinéenne est à la croisée des chemins. Elle peut encore se transformer en un moment fondateur, si les conditions nécessaires sont réunies. Mais elle peut aussi s’étioler, se refermer sur elle-même, et nourrir de nouvelles frustrations. L’histoire récente du pays nous enseigne qu’aucune promesse politique ne résiste à l’épreuve du vide.
L’avenir démocratique de la Guinée dépendra de notre capacité collective à faire de cette transition non pas un simple passage, mais une construction. Cela suppose du courage de la part des dirigeants, de l’engagement de la part des citoyens, et de la cohérence de la part des partenaires extérieurs. C’est dans cette triple exigence que réside l’espoir d’une refondation durable.
Sékouba MAREGA,
Politiste, Analyste politique
L’article La transition en Guinée : entre ambition de refondation et quête permanente de légitimité [Par Sékouba Maréga] est apparu en premier sur Mediaguinee.com.