Kouroussa : les sages de Kouroukorö accusent le pds de détournement de 105 millions GNF et exigent son départ

La tension monte à Kouroukorö, une sous-préfecture située à une centaine de kilomètres de Kouroussa. Les sages et notables de la localité accusent le président de la délégation spéciale (PDS) d’avoir détourné 105 millions de francs guinéens destinés au développement communautaire. Ils réclament à la fois le remboursement intégral de la somme et le départ immédiat du responsable mis en cause.

Selon plusieurs témoignages recueillis sur place, le climat social est de plus en plus tendu. Les habitants affirment que l’élu local aurait non seulement détourné des fonds publics, mais aussi contribué à diviser la population au sein du conseil communal.

« Un fils de la localité a offert un puits au village, mais il l’a détourné et vendu à 30 millions », dénonce Mory Dabo, membre de la société civile.

« L’État a aussi donné 70 millions pour le développement de notre sous-préfecture. Nous ne savons pas où est passé cet argent. Après vérification, il s’est avéré que seuls 15 millions ont été utilisés normalement. Le reste aurait été partagé entre le président et le receveur », poursuit-il.

Face à la gravité des accusations, les sages de Kouroukodö ont saisi le sous-préfet pour obtenir des explications. Ce dernier aurait, selon plusieurs témoins, reconnu l’existence d’irrégularités et promis des mesures correctives. Mais depuis, aucun remboursement n’a été effectué et la situation s’enlise.

« Le délai qu’on lui avait donné pour rembourser est dépassé. Au lieu de se justifier, il continue d’insulter tout le village », regrette un notable.

Les sages exigent désormais une intervention rapide des autorités préfectorales et régionales avant que la crise ne dégénère.

« Ce que nous voulons aujourd’hui, c’est que notre argent soit remboursé. C’est l’État qui nous l’a donné pour développer notre localité. Si le travail n’est pas fait, on ne peut pas accepter cela. Nous demandons aussi le départ du président de la délégation spéciale », affirme un membre du conseil des sages.

La tension est telle que certains districts envisageraient de se détacher administrativement de Kouroukodö si le président de la délégation spéciale, M. Kouyaté, restait en fonction.

« Il y a cinq de nos districts qui menacent de quitter la commune si Kouyaté n’est pas remplacé », prévient El Hadj Ibrahim Dabo, porte-parole des sages.

Pour l’heure, le président de la délégation spéciale n’a pas réagi publiquement à ces accusations. Mais à Kouroukodö, la colère gronde, et les populations appellent les autorités de Kouroussa à agir vite pour éviter une fracture sociale dans cette sous-préfecture déjà fragilisée par les divisions internes.

Karifa Doumbouya, correspondant à Kankan

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