Kolaboui (Boké) : le district de Fodeconteyah en quête d’écoles, de poste de santé et d’eau potable

Le district de Fodeconteyah, situé à 7 kilomètres de la commune rurale de Kolaboui, dans la préfecture de Boké, fait face à de nombreuses difficultés dans les secteurs de l’éducation, de la santé et de l’accès à l’eau potable. Créé en 1918, le district abrite une ancienne école coloniale créée en 1947, qui a formé de nombreux cadres, dont l’ancien président de l’Assemblée nationale, Aboubacar Somparé, sous le régime Lansana Conté. Malgré sa longue histoire et une population en constante augmentation, les habitants se disent abandonnés. Interrogés par l’envoyé spécial de Guineematin.com, ils ont expliqué leurs difficultés et sollicité l’appui de l’Etat par la mise en place d’infrastructures de base.

Ismaël Keita, chef du de secteur central de Fodeconteyah, explique la triste réalité que vivent les populations locales et interpellent le président de la République.

Ismaël Keita, chef de secteur central de Fodeconteyah

« Notre ancienne école est toujours là, et elle n’est pas réparée. Beaucoup de cadres sont passés ici, mais elle est complètement délabrée. Cette école, c’est comme une histoire. Le gouvernement nous a aidés à avoir d’autres bâtiments, mais si l’ancien bâtiment était réparé, cela nous aiderait beaucoup. Nous avons plus de 500 élèves qui étudient ici. Certains s’assoient à trois par table-banc, d’autres à cinq par table-banc. Certains viennent aujourd’hui, d’autres demain. Nous n’avons pas assez d’enseignants, c’est la communauté qui les paye. Nous avons trois titulaires, le reste est financé par nous. Nous souhaitons avoir un collège, parce que quitter ici pour aller jusqu’à Kolaboui est trop loin. Il y a 11 secteurs, et tous ces enfants viennent à Fodeconteyah. Nous demandons donc au gouvernement de Mamadi Doumbouya de nous aider », a-t-il lancé.

Pour sa part, Mamadou Keita, représentant des sages, a rappelé le caractère historique de l’école. Selon lui, les enfants parcourent 7 km pour aller à Kolaboui afin d’étudier au collège. Il dénonce aussi le manque de centres de santé.

Mamadou Keita, représentant des sages à Fodeconteyah

« Fodeconteyah, créée en 1918, est une localité plus vieille que Kolaboui. Les colons français étaient installés ici, et depuis 1947, une école a été créée par les colons. Depuis cette date, l’école est là, mais ils ne nous ont pas construit de collège. Les enfants doivent quitter le district pour aller à pied jusqu’au collège, soit 7 km. En plus, nous n’avons pas d’eau. Fodeconteyah a produit beaucoup de cadres, notamment dans la famille Somparé. Nous nous sommes battus pour le développement, mais jusqu’à présent, nous n’avons pas de centre de santé. Nous demandons aux autorités de nous venir en aide », a dit le doyen des sages.

De son côté, Mamadou Camara, président du district de Fodeconteyah, dénonce également le manque d’infrastructures. Selon lui, les habitants parcourent 6 km pour obtenir des soins de santé. Il interpelle l’État.

Mamadou Camara, président du district de Fodeconteyah

« Fodeconteyah est un grand district qui compte neuf secteurs. Il y a beaucoup de besoins ici. Nous n’avons pas de maison des jeunes, et il n’y a pas de poste de santé. En cas de maladie, surtout pour les femmes enceintes, il faut se déplacer en véhicule jusqu’à Boké. Lors de chaque rencontre avec les autorités, nous évoquons ces problèmes. Les postes de santé existants sont loin de Fodeconteyah, à 5 ou 6 kilomètres, comme à Kolaboui, ce qui ne nous aide pas. Le district grandit, la population augmente, et de nombreux secteurs environnants viennent au centre. Nous n’avons pas encore d’eau potable. Pendant la saison sèche, il faut aller puiser de l’eau à Kolaboui ou à Mansalia. Il n’y a qu’un seul forage ici, utilisé par tout le monde. Certains doivent parcourir 100 à 200 mètres pour accéder à l’eau. Nous demandons donc aux autorités de nous aider à améliorer cet accès. Nous n’avons pas de maison des jeunes, pas de poste de santé, et l’eau manque cruellement. Lors du recensement, nous avons recensé près de 2 900 habitants. Le district compte aujourd’hui une population importante et nécessite de toute urgence ces infrastructures », a-t-il laissé entendre.

Ismael Diallo pour Guineematin.com

Tél. : 624 69 33 33

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