Inondations au quartier Bantounka (Conakry) : les sinistrés tirent la sonnette d’alarme

Les habitants du secteur Fofanaya, relevant du quartier Bantouka 1, dans la commune de Lambanyi, se sont retrouvés les pieds dans la boue dans la nuit du lundi au mardi, 10 juin 2025. Il s’agit notamment des riverains de la route de Démoudoulah, au niveau du 5ᵉ point. Le déplacement de l’itinéraire d’un fossé est à l’origine de l’inondation qui a affecté plusieurs familles. Les sinistrés, pris au dépourvu, lancent un appel à l’aide, a constaté sur place Guineematin.com à travers un de ses reporters.

Alpha Boubacar Diallo, habitant du quartier depuis 2014, se dit préoccupé par cette situation qui menace la vie de sa famille.

Alpha Boubacar Diallo, habitant du quartier Bantounka

« Ils ont entrepris de nous faire une nouvelle route ici. Alors, il y a un grand pont juste devant, et le goudron devait passer devant chez nous. Malheureusement, le fossé qui évacuait nos eaux auparavant a été déplacé du côté est, alors qu’il se trouvait sur le flanc gauche. Le nouveau ravin qu’ils ont creusé, l’aménagement qu’ils ont commencé, c’est de la boue qu’ils ont mise au milieu. Ça ne réussit pas à contenir les eaux. Il y a une masse très volumineuse d’eau qui descend de Cosa, passe par le carrefour Fofanaya, puis redescend vers chez nous. Il y a un virage juste devant chez moi. Maintenant, c’est une descente, et quand les flots arrivent, ils cognent les parois en terre naturelle, qui fondent comme du sucre », a-t-il expliqué.

Depuis le début des pluies cette année, c’est la troisième fois que les riverains vivent le même cauchemar. « Cette année, c’est la troisième fois que l’eau rentre chez moi. Regardez, mes portails ont été arrachés, et derrière la cour, le mur est tombé chez les voisins. Les soubassements qu’ils ont mis là-bas sont tous cassés. La boue est partout. Les voisins ont failli avoir des victimes aujourd’hui. Si ça continue, je n’exclus pas qu’il y ait des pertes en vie humaine », a laissé entendre le sinistré.

C’est un cri de détresse que lance ce citoyen à l’endroit du gouvernement. Le message est clair : que l’État leur vienne en aide. « Les gens qui veillent sur le contrôle de ce projet doivent être présents pour nous sauver, parce que là, c’est urgent, très urgent. Les grandes pluies n’ont même pas encore commencé ici. Et si déjà, à ce stade, nous sommes victimes d’inondations trois fois, qu’en sera-t-il quand il pleuvra toute une journée ? On ne sait pas ce que ça va donner. »

Alhassane Diallo, une autre victime

Alhassane Diallo, une autre victime du secteur Fofanaya, raconte sa mésaventure : « Depuis 3h du matin, la pluie a commencé petit à petit. Jusqu’à maintenant, on n’a pas dormi. L’eau est rentrée dans toutes nos concessions, ça nous a énormément fatigués. Ce sont les voisins qui nous ont aidés, car il y avait de la boue et de l’eau partout. Cela fait plusieurs années que nous sommes là. Moi, je vis ici depuis 2000, mais c’est la première fois que cela nous arrive. »

Alhassane Diallo pointe également du doigt les travaux en cours sur la route et interpelle les autorités. « Je demande au gouvernement de nous aider, en construisant un fossé qui permettra aux eaux de s’écouler tranquillement. »

Mariama Barry, une autre victime

Mariama Barry, une autre victime de ces fortes pluies, témoigne. « La pluie est tombée entre 3h et 4h du matin, hier. Ma fille m’a dit : « Maman, l’eau est rentrée chez nous. Nous avons sursauté. Quand nous sommes venus, la porte était bloquée par la boue et l’eau. On a crié au secours, et les voisins sont venus nous aider. L’eau a détruit plusieurs de nos affaires : le sac de riz, nos habits dans l’armoire… l’eau a tout emporté. Si vous aviez vu ici, on aurait dit la mer  ».

Fatoumata Binta Diallo, résidant dans ce secteur depuis 25 ans, se dit elle aussi préoccupée par cette situation.

Fatoumata Binta Diallo, résidant dans ce secteur

« La pluie nous a surpris hier, et elle nous a fatigués. Les eaux de pluie se sont frayés un chemin sur la route en construction, en passant par chez monsieur Diallo, et toute notre devanture a été inondée. L’eau est même rentrée dans ma maison. Dès que j’ai mis le pied, j’ai constaté que tout était inondé. Cette situation nous inquiète énormément et nous fatigue. »

Cette dame, qui vit avec deux de ses coépouses, comme tous les riverains interrogés, lance un appel urgent au gouvernement guinéen d’agir avant que le pire se produise, car les grandes pluies ne font que commencer.

Yayé Oumou Barry pour Guineematin.com

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