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Mariame Youla est établie en Arabie Saoudite. Elle est revenue récemment en Guinée pour battre campagne en faveur de l’adoption de la nouvelle constitution. Au terme de ce processus, elle s’est fait interpeller à Conakry. Elle est poursuivie par Mariame Camara, une autre blogueuse établie en France, pour injures et menace par le biais d’un système informatique.
Son procès qui s’est ouvert il y a trois jours, est entré dans sa phase des réquisitions et plaidoiries ce jeudi 9 octobre 2025 devant le tribunal correctionnel de Kaloum à Conakry. Le représentant du ministère public a ouvert le bal. Youssouf Fofana a requis contre la prévenue un an d’emprisonnement et une amende de 10 millions de francs guinéens.
Le procureur a aussi demandé au tribunal de décerner un mandat de dépôt contre Mariame Youla vu qu’elle comparaît libre, de lui interdire de sortir du territoire national pendant cinq ans, de lui interdire également de faire une quelconque publication sur les réseaux sociaux pendant cinq ans et enfin de confisquer son téléphone qui a servi à la commission des infractions.
Un peu plus tôt, le magistrat avait affirmé n’avoir jamais vu une femme aussi vulgaire et professionnelle dans l’injure que la prévenue. En guise de preuve, Youssouf Fofana a fait cas de la dizaine de vidéos projetées dans la salle. Le procureur a ajouté que Dame Youla s’est aussi rendue coupable de menace de mort pour avoir dit qu’elle est capable de tuer quand elle est en colère.
Par ailleurs, pour le représentant du ministère public, les actes de Mariame Youla ont mis la plaignante en difficulté dans son foyer. Il informait que l’époux de celle-ci ne veut plus d’elle parce que sa vie privée est désormais étalée sur les réseaux sociaux.
Quand est venu son tour de plaider, l’avocat de la défense a demandé au tribunal d’avoir pitié de sa cliente et de lui accorder de larges circonstances atténuantes. Me Abdourahmane Dabo a adopté cette ligne de défense à cause dit-il, du regret qu’éprouve Mariame Youla après avoir commis ces faits dans l’inconscience.
L’avocat a précisé que sa cliente ne reconnaît que les faits d’injures, mais pas ceux de menace de mort. Il a par la même occasion attiré l’attention du tribunal sur le fait que la prévenue n’a rien compliqué dans la procédure alors qu’elle avait la possibilité de se soustraire de la justice.
En dernier mot pour sa propre défense, la blogueuse a de nouveau demandé pardon à la plaignante en la fixant dans les yeux. Selon elle, c’est la première fois qu’elle se retrouve dans des problèmes de ce genre. Le satan est passé par-là, a-t-elle conclu.
Après avoir écouté la prévenu en dernier lieu, Apolline Gobou Théa, la juge en charge du dossier a mis l’affaire en délibéré pour décision être rendue le 23 octobre prochain.
Sékou Diatéya