Guinée : quand la pénurie de liquidités étouffe le secteur informel

il y a 6 heures 35
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Le déficit de liquidités qui frappe actuellement la Banque Centrale de la République de Guinée (BCRG) pèse lourdement sur le secteur informel. De nombreux acteurs expriment leur mécontentement et appellent les autorités à agir rapidement.

Sur le terrain, Guinée360 a constaté que ce manque de liquidités ne touche pas uniquement les institutions bancaires, mais paralyse également les activités des cambistes et des opérateurs impliqués dans les opérations de dépôt et de retrait d’argent.

C’est notamment le cas d’Elhadj Amadou Diouldé Diallo, rencontré au marché d’Enco 5, dans la commune de Lambanyi.

« Nous rencontrons de grandes difficultés. Personnellement, je ne fréquente pas les banques, mais je travaille avec des personnes qui y vont. Nous effectuons des transferts d’argent via Orange Money, YMO, Sky Money, etc. Lorsqu’on reçoit des espèces et que le montant devient important, nous les versons sur les comptes de nos fournisseurs. Ces derniers se rendent ensuite en banque pour retirer l’argent liquide et nous le faire parvenir. Mais actuellement, même après plusieurs déplacements, ils ne trouvent pas d’espèces. Il y a près de deux semaines, par exemple, nous n’avons carrément pas pu disposer de liquidités », témoigne-t-il, précisant qu’il privilégie désormais les dépôts aux retraits.

« Les clients se plaignent beaucoup, et cela affecte sérieusement nos activités. Les gens viennent souvent retirer de l’argent, mais nous ne disposons pas de liquidités. Nous préférons donc accueillir ceux qui souhaitent effectuer un dépôt. »

Non loin de là, nous avons rencontré Abdoulaye Sadio Diallo, venu faire un retrait pour effectuer des achats pour sa famille. Lui aussi constate la même difficulté : plusieurs kiosques consultés affichent un manque d’argent liquide.

« Comme beaucoup de Guinéens, j’utilise Orange Money, et j’ai souvent besoin de retirer de l’argent. Mais on me répond qu’il n’y a pas de liquidités. Cela me pénalise vraiment », confie-t-il.
Selon lui, cette crise trouve son origine dans les difficultés actuelles de la Banque centrale. « La BCRG est la banque mère. Lorsqu’elle est confrontée à des problèmes, cela se répercute sur les banques primaires, et in fine, sur tout le circuit économique. »

Face à cette situation préoccupante, Abdoulaye Sadio Diallo lance un appel pressant aux autorités, en particulier à la BCRG : « Notre souveraineté monétaire doit nous permettre de fabriquer la monnaie nécessaire et de l’injecter dans le circuit économique pour fluidifier les échanges. Sans liquidités, les activités économiques ralentissent, ce qui risque de provoquer une crise sans précédent. J’espère donc que le gouvernement trouvera rapidement une solution. »

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