Guinée : ouverture du colloque international sur le financement du développement local par les ressources minières

il y a 9 heures 68
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Le ministre de l’administration du territoire et de la décentralisation, Ibrahima Kalil Condé, a présidé ce mardi, 24 juin 2025, l’ouverture du Colloque international sur le financement du développement local par les ressources minières, couplé à l’assemblée générale du Réseau des Institutions Africaines de Financement des Collectivités Locales (RIAFCO) dans un réceptif hôtelier à Conakry. Cet événement d’envergure continentale vise à améliorer les mécanismes de financement local en favorisant le dialogue entre collectivités, IFCL, partenaires techniques et financiers et secteur privé. Cette importante rencontre a réuni membres du gouvernement guinéen, experts, bailleurs de fonds, institutions financières et collectivités territoriales, a constaté Guineematin.com à travers un de ses reporters.

Cette grand-messe panafricaine du financement local -qui réunit près de 200 participants dont une quarantaine de représentants venus de quatorze pays africains- se veut à la fois un espace de diagnostic et un creuset d’initiatives concrètes. Au menu de ce rendez-vous stratégique : financement des collectivités territoriales, valorisation des ressources minières, inclusion sociale et économie verte.

Prenant la parole, le Directeur général de l’Agence Nationale de Financement des Collectivités locales (ANAFIC) a remercié les délégations des pays frères et amis de la Guinée pour leur participation à cet important événement. Il s’agit des délégations du Burundi, du Burkina Faso, de la Côte d’Ivoire, du Congo, du Cameroun, de Madagascar, du Niger, du Sénégal, du Togo et de la Tunisie.

« Votre présence à ce rendez-vous témoigne de l’importance que vous accordez aux enjeux de justice territoriale de bonne gouvernance et de renforcement des capacités locales pour faire de la richesse minière un levier de développement local durable », a salué Sékou Mawa Touré.

La Guinée, en raison de l’immensité et la diversité de ses ressources minières en Bauxite, Fer, Or, Diamant et autres, est qualifiée comme le scandale géologique. Cependant, ces ressources n’ont que peu profité aux populations des collectivités habitantes des zones d’exploitation.

« Face à cette contrainte, l’État guinéen a engagé, depuis le 5 septembre 2021 (…), un processus ambitieux de réformes visant à faire de nos mines le socle du développement local et des émergences nationales. Cette volonté se manifeste aujourd’hui par la mise en place, au sein du ministère de l’Administration du Territoire et de la Décentralisation, de l’Agence nationale de financement des collectivités locales, qui est une réponse institutionnelle pour un financement structuré du développement local décentralisé. L’ANAFIC repose sur une combinaison de redevances minières redistribuées localement, de ressources nationales des ministères sectoriels, dont les compétences pour transférer aux collectivités locales et le financement des matériels techniques et financiers. Je vais mentionner entre autres l’Agence Française de Développement, la Banque mondiale, la FAO, etc. Véritable pont entre le revenu issu de l’exploitation des ressources minières et des besoins de productivité locale, ce dispositif novateur qu’est l’ANAFIC permet aujourd’hui de matérialiser la vision du gouvernement sous le leadership de M. le Premier ministre, Amadou Oury Bah, en matière de développement local », a indiqué le Directeur général de l’ANAFIC.

Sékou Mawa Touré a précisé que ce rendez-vous stratégique marque l’engagement de la Guinée à renforcer la coopération entre institutions africaines de financement et à promouvoir des solutions durables pour l’autonomisation des collectivités locales.

Le gouvernement guinéen, à travers le MATD, a mis en place et a opérationnalisé des mécanismes innovants pour doter les collectivités de ressources financières conséquentes, prévisibles et autonomes. Parmi ces mécanismes, deux points gérés par l’ANAFIC se distinguent de par leur impact et leur importance locale.

Pour sa part, le Directeur général du Réseau des Institutions Africaines de Financement des Collectivités Locales (RIAFCO), a exprimé sa profonde gratitude et ses remerciements sincères aux autorités guinéennes, et particulièrement à l’ANAFIC pour l’accueil chaleureux et fraternel réservés à toutes les délégations ainsi que pour l’organisation excellente de ce colloque de haute importance. Il a également salué l’engagement fidèle des partenaires techniques et financiers dont les actions en faveur de la décentralisation et du développement des territoires africains restent et demeurent toujours constantes. Fidel Yapi a rappelé que l’Afrique est un continent jeune et en pleine mutation, avec près de 60% de sa population habitant en zone urbaine.

« Nous faisons face à des exigences logistiques et des besoins en équipements collectifs immenses. Cette réalité accentue les défis liés à une urbanisation rapide et parfois non maîtrisée, ainsi qu’à la gestion des territoires, conduisant souvent à d’énormes disparités dans le développement local de nos communautés », a-t-il mentionné.

Face à ces enjeux, la décentralisation s’impose comme une voie incontournable et stratégique pour favoriser un développement équilibré, inclusif et structuré de nos territoires.

« C’est pourquoi nos États, à travers des choix politiques clairs, ont affirmé leur volonté de soutenir cette approche dans les cadres légaux et réglementaires respectifs. Mais cette volonté politique se heurte à une réalité budgétaire. Les ressources transférées aux collectivités sont bien souvent insuffisantes, voire symboliques au regard de l’ampleur des besoins. C’est dans ce cadre que les institutions de financement des collectivités locales trouvent leur pleine légitimité dans les pays africains. Ces institutions, qu’elles soient des institutions de financement spécialisé ou des fonds d’investissement des collectivités, jouent un rôle déterminant dans les systèmes nationaux de financement de la décentralisation. Elles accompagnent les collectivités dans la structuration, le cofinancement et la mise en œuvre des projets porteurs. Malheureusement, leur action est encore entravée par un déficit de ressources financières et humaines, par une reconnaissance insuffisante au niveau international et par la complexité de leur positionnement dans les systèmes nationaux. Elles doivent alors faire preuve de résilience et d’innovation en tant qu’actrices essentielles de développement de proximité. Il importe donc d’imaginer ensemble des mécanismes permettant de diversifier leurs ressources et de sécuriser les investissements destinés à renforcer le développement local », a déclaré le Directeur général Fidel Yapi.

Le RIAFCO est présent à tous les grands rendez-vous adressant les problématiques de financement du développement local. Il croit fermement que la mutualisation des savoir-faire, les alliances techniques et la fédération de nos énergies sont des conditions pour hisser nos institutions au rang d’actrices majeures du financement du développement territorial. Il a été créé en 2014 regroupant 15 institutions de financement issues de divers pays africains. Cette plateforme stratégique accompagne près de 6 000 collectivités locales, plus de 1 500 agents travaillent au sein des IFCL membres.

De son côté, le ministre des Mines et de la Géologie a déclaré que le président de la République, dans son objectif de faire de la Guinée un scandale de prospérité, a engagé d’importantes réformes.

« Parmi ces réformes figure l’amélioration de la gestion des allocations pour le financement local. Il s’agit essentiellement du Fonds national pour le développement local (FNDL) et du Fonds économique de développement local (FODEL) », a fait savoir Bouna Sylla.

S’exprimant au nom du Premier ministre, le ministre de l’administration du territoire et de la décentralisation a confié que ce colloque constitue une opportunité de partager les expériences, d’identifier les bonnes pratiques et de réfléchir à l’amélioration continue de nos mécanismes de financement du développement local. Ibrahima Kalil Condé a salué le rôle du RIAFCO dans la mutualisation des expériences et la mise en œuvre du réseau des institutions africaines de financement des collectivités, avant de réaffirmer la volonté du gouvernement guinéen « de renforcer son partenariat avec ce réseau, aux côtés des institutions régionales, des partenaires techniques et financiers et des élus locaux », en Guinée.

« Je formule le vœu que ce colloque débouche sous des recommandations fortes et applicables pour que les ressources minières essentielles cessent d’alimenter la frustration des populations impactées et deviennent des catalyseurs d’équité, de prospérité locale et de stabilité sociale », a-t-il dit.

Kaïn Naboun TRAORÉ pour Guineematin.com 

Tel : (+224) 621144 891

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