Guinée : « notre pays a besoin d’hommes de valeur et d’engagements respectés » (MoDeL)

La candidature indépendante du Général Mamadi Doumbouya à la présidentielle de décembre prochain est dénoncée par certains acteurs politiques et de la société civile.  C’est le cas du Mouvement démocratique libéral (MoDeL) qui exprime sa déception par rapport au « non respect de la parole donnée ».

A l’occasion de l’assemblée générale du parti, tenue ce samedi 8 novembre 2025, Moïse Diawara, porte-parole du parti, a affirmé que cette candidature « est d’abord d’éthique et morale », a constaté sur place Guineematin.com à travers un de ses reporters.

« Aujourd’hui, en tant que MoDeL, nous nous rendons compte que notre pays a besoin d’hommes de valeur. Et le peuple de Guinée a soif de la vérité. Et nous, nous sommes aujourd’hui déterminés, engagés à produire ces cadres qui seront un jour capables de rester fidèles à leur engagement, respecter leur position et de travailler dans l’honneur et dans la dignité », a déclaré d’entrée Moïse Diawara.

Intervenant sur les enjeux actuels du MoDeL, Moïse Diawara est revenu sur la ligne directrice adoptée par son parti face aux défis du moment. Selon lui, le mouvement reste fidèle à ses objectifs, notamment la libération de son président Aliou Bah, et l’implantation du parti à l’échelle nationale.

« On avait déjà pris la position par rapport à toutes ces questions-là, parce que nous, on avait déjà défini notre ligne directive en tant qu’acteurs politiques et on s’était fixé des objectifs. On a décidé de se focaliser sur la libération de notre président et aussi sur l’implantation du parti sur toute l’étendue du territoire. Et aujourd’hui, c’est ce travail qui est entrain de continuer. Nous nous battons aussi pour contribuer à outiller les militants et militantes du parti, parce que nous sommes conscients que les défis auxquels nous sommes confrontés sont de taille », a-t-il souligné.

Moise Diawara, porte parole du parti MoDeL

Interrogé sur l’évolution de la procédure judiciaire concernant le président du MoDeL, le porte-parole du parti a appelé à la patience. « Je ne dirai pas…  parce qu’on nous fait croire que la procédure judiciaire, généralement, quand vous êtes en cassation, ça prend un peu de temps. Mais c’est qui est clair, les avocats sont entrain de faire leur possible pour pouvoir relancer le dossier. Donc, nous attendons ».

Réagissant à la candidature du Général Mamadi Doumbouya, le porte-parole du MoDeL qualifie l’acte de controverse. Il a exprimé sa déception, même s’il dit ne pas être surpris.

« Nous ne sommes pas surpris, on peut le dire comme ça, parce que, vous savez, avant qu’on ne se déclare malade, il y a des symptômes. Surtout dans le cadre du palu. Donc, on avait eu déjà tous ces symptômes-là. Et je crois, quand nous sommes restés dans cette logique de dénoncer, d’alerter, d’interpeller et de proposer, c’est ce qui a fait que le président, même, Aliou Bah, a été arrêté et emprisonné. Donc, ne serait-ce que cela, seulement, ça suffit largement pour nous pour comprendre, pour ne pas être surpris par rapport à cette candidature. C’est seulement très dommage pour nous, c’est dommage pour le pays. Ce qu’on aurait souhaité vraiment, cette fois-ci, c’est qu’il y ait quelqu’un qui donne un exemple, surtout dans le sens du respect de la parole donnée et qui incarne les valeurs morales, surtout, parce que cette question, elle est d’abord d’éthique et morale. Il faudrait que les responsables, à des niveaux comme ça, soient des exemples, des références pour la jeune génération, pour les citoyens guinéens. Et si ce n’est pas le cas, ça compromet la société ».

En outre, Moïse Diawara a lancé un appel à la jeunesse guinéenne. Selon lui, face à « l’inversion des valeurs et aux nombreux défis nationaux », il est temps pour les jeunes de s’impliquer activement dans la vie politique et citoyenne.

« Aujourd’hui, je commencerai d’abord par les militants du MoDeL, comme c’est le cas aujourd’hui. C’est de venir ici, au MoDeL, pour qu’ensemble, nous puissions nous préparer conséquemment à relever les défis auxquels nous sommes confrontés. Parce qu’il y a une inversion des valeurs. Alors, il faut des hommes nouveaux, il faut des hommes de caractère. Et pour cela, il faut une préparation, il faut appartenir à une entité. Donc, il faut qu’on s’engage. Nous demandons à l’ensemble des jeunes à s’engager dans des partis politiques dans lesquels ils se reconnaissent, pour que nous puissions maintenant façonner des personnes qui seront capables vraiment de relever les défis auxquels notre pays est confronté ».

Jacqueline Kourouma pour Guineematin.com 

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