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La Guinée a franchi une étape notable dans son engagement en faveur des droits humains. Lors de la 49ᵉ session de l’Examen périodique universel (EPU) tenue le 29 avril 2025 à Genève, le pays a accepté 246 recommandations sur les 257 formulées par le Conseil des droits de l’homme des Nations Unies. Une avancée saluée par Amnesty International Guinée, qui appelle toutefois à transformer ces engagements en actions concrètes.
Dans un entretien accordé à Guinee360.com, Souleymane Sow, coordinateur d’Amnesty International Guinée, a exprimé sa satisfaction prudente. « Nous saluons l’engagement des autorités guinéennes qui ont accepté 246 recommandations. C’est une nette évolution par rapport au passé. Toutefois, notre objectif reste toujours d’obtenir 100 % d’acceptation », a-t-il déclaré, tout en espérant que « cette fois-ci, la mise en œuvre suivra réellement ».
Amnesty International salue également la démarche adoptée par les autorités. Le ministère de la Justice et la Direction nationale des droits de l’homme ont associé les organisations de la société civile à toutes les étapes du processus, de l’élaboration du rapport national à la validation des recommandations. « Pendant deux jours, nous avons travaillé avec le gouvernement, et nos propositions ont été largement prises en compte », souligne Souleymane Sow.
Le défi de l’application
Si l’acceptation massive des recommandations est un signal positif, Amnesty International rappelle que le véritable enjeu reste leur application. « En 2020, la Guinée avait accepté plus de 200 recommandations, mais très peu ont été mises en œuvre. Plusieurs ratifications de traités internationaux promises n’ont jamais vu le jour », déplore M. Sow.
L’ONG se dit prête à accompagner l’État dans ce processus, mais insiste : « Les partenaires, dont nous faisons partie, ne peuvent rien sans une volonté politique ferme des autorités. »
Malgré les avancées, Amnesty International pointe du doigt des violations toujours d’actualité : interdiction des manifestations depuis mai 2022, suspension et retrait de licences de médias, arrestations arbitraires et disparitions forcées. « C’est malheureusement le côté sombre de la situation actuelle des droits humains », regrette le coordinateur, tout en saluant la tenue du procès du 28 septembre 2009. Mais il dénonce la grâce accordée à Moussa Dadis Camara, qualifiée de « décision contraire au droit international».
Libertés civiques menacées
À l’approche de l’adoption d’une nouvelle constitution et des élections présidentielles, Amnesty insiste sur la nécessité de rouvrir l’espace civique. « Les partis doivent pouvoir manifester pacifiquement et mener librement leurs campagnes. Si l’interdiction de manifester persiste, cela posera de graves problèmes», avertit M. Sow.
Sur le plan juridique, Amnesty rappelle que la Guinée dispose souvent de textes conformes aux standards internationaux, mais que leur respect reste le véritable défi. « La nouvelle constitution adoptée fin septembre est une avancée majeure. Mais si elle n’est pas respectée, tout le reste s’effondrera », prévient le coordinateur.
En conclusion, Amnesty International exhorte les autorités guinéennes à garantir des élections véritablement inclusives. «Toutes les personnes doivent pouvoir s’inscrire sur le fichier électoral. C’est aussi une des recommandations de l’EPU. Sans cela, le débat politique ne sera ni ouvert ni représentatif», a insisté Souleymane Sow.
L’article Guinée : Amnesty salue l’acceptation de 246 recommandations de l’EPU mais alerte sur les défis persistants est apparu en premier sur Guinee360 - Actualité en Guinée, Politique, Économie, Sport.