Gbériakhôry (Kindia) : en 5 ans, aucun admis au CEE, la population dénonce le niveau faible des instituteurs

il y a 1 semaine 127
PLACEZ VOS PRODUITS ICI

CONTACTEZ [email protected]

Le district de Gbériakhôry, situé à seulement 9 kilomètres de la sous-préfecture de Damakania, dans la préfecture de Kindia, traverse une crise éducative alarmante.

Depuis 5 ans, aucun élève de cette localité agropastorale n’a réussi à décrocher le Certificat d’Études Élémentaires (CEE), condition indispensable pour accéder à la 7e année.

Face à cette situation, les habitants montent au créneau et pointent du doigt la qualité de l’enseignement dispensé par les instituteurs affectés dans le district.

Les habitants de Gbériakhôry sont dans un désarroi total. Chaque année, les parents s’activent pour accompagner leurs enfants afin qu’ils réussissent mieux aux examens. Ils expliquent cet échec scolaire par un manque de pédagogie et d’implication des enseignants affectés dans la localité.

« Ce problème touche tous les habitants de Gbériakhôry, du début de l’année jusqu’aux examens, et obtenir 0 % de réussite, ça fait vraiment mal. Les maîtres qui viennent ici ne prennent rien au sérieux. Ils ne dorment pas ici, arrivent tous les jours en retard, et souvent il y a des malentendus entre nous. Cela nous inquiète beaucoup. L’éducation ne fonctionne pas, et les enseignants ne s’entendent pas entre eux. C’est toujours des cris entre nous »,  a d’abord expliqué Moussa Sylla, président de l’APEAE (Association des Parents d’Élèves et Amis de l’École).

Dans cette localité, les enseignants arrivent en retard, et les cours sont dispensés du lundi au vendredi. Une situation qui entraîne l’abandon scolaire, explique Mohamed Soumah,  président du district de Gbériakhôry.

« Nous avons vraiment de bonnes écoles : deux écoles de trois classes, le cycle complet. Mais c’est le problème des enseignants qui fait défaut. Et là, il faut qu’on soit clair, parce que, comme vous l’avez appris, cela fait cinq ans maintenant sans un seul admis. Et cela est vraiment dû au comportement des enseignants vis-à-vis des élèves. Parce que, dès la première année, les bases ne sont pas acquises. Si vous faites passer un élève qui n’a pas bien travaillé en première année en deuxième année, puis encore en troisième année, ainsi de suite jusqu’en sixième année, il ne peut pas réussir aux examens. Et ça, c’est un problème crucial qui inquiète tout le village. Depuis l’année dernière, nous avons des frères anciens du village qui, pendant les vacances, font des efforts pour aider. Nous avons envoyé des lettres d’information sur tout ce qui se passe ici à l’école. Nous avons remonté l’information, non seulement au niveau de la direction sous-préfectorale, mais aussi jusqu’à la DPE. Jusqu’à présent, nous n’avons pas trouvé de solution. L’année dernière, nous avions essayé de changer la directrice. Elle a été remplacée par un nouveau directeur, mais jusqu’à présent, cela ne fonctionne toujours pas », dit-il.

Cet échec permanent donne le tournis aux parents d’élèves et aux sages du village. Cette année, la décision est claire, changer tous les enseignants et les remplacer par d’autres, ajoute Moalim Facinet.

« Moi, je n’ai pas beaucoup de choses à ajouter, les autres ont presque tout dit. Mais il faut juste retenir que cette année, il doit y avoir des admis ici. Et ceux qui étaient là, les enseignants, il faut les changer et faire venir d’autres. Sinon, nous préférons que l’école soit fermée », a-t-il martelé.

Interrogée sur cette épineuse question, la Directrice Préfectorale de l’Éducation de Kindia explique.

« Comme pour la plupart des écoles du centre-ville, nos équipes partent pour l’inspection. À Gbériakhôry, cette année, l’équipe s’est rendue sur place à trois reprises. J’ai changé des directeurs là-bas, mais la population aussi doit jouer sa partition : contrôler les enfants et faire en sorte qu’ils viennent à l’école, et non dans les champs. Pour cette nouvelle année, nous avons pris des dispositions, dans le cadre de notre politique de sédentarisation. Les enseignants actuellement en poste seront remplacés », explique Madame Arabé Condé.

Aboubacar Dramé, correspondant régional à Kindia

+224 623 08 09 10

L’article Gbériakhôry (Kindia) : en 5 ans, aucun admis au CEE, la population dénonce le niveau faible des instituteurs est apparu en premier sur Mediaguinee.com.

Lire l'article en entier