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Alors que les ressources minières représentent un pilier essentiel de l’économie guinéenne, le gouvernement veut tourner la page du modèle purement extractif. À travers une fiscalité plus rigoureuse et une volonté affirmée de transformer localement les matières premières, les autorités guinéennes entendent faire du secteur minier un véritable levier de développement durable. Mais entre exigences budgétaires et ambitions industrielles, l’équation reste complexe.
Le Premier ministre guinéen, Bah Oury, a présidé ce lundi 4 août 2025 à Conakry la cérémonie d’ouverture du Forum des administrations fiscales ouest-africaines (FAFOA). À cette occasion, il a appelé à une rupture avec le modèle extractif traditionnel, en insistant sur l’importance de la transformation locale des ressources naturelles et de la mobilisation accrue des recettes fiscales issues du secteur minier.
Dans son allocution, le chef du gouvernement a réaffirmé la volonté des autorités de sortir la Guinée de son statut de simple exportateur de matières premières. « Nous ne voulons plus être perçus uniquement comme un pays d’extraction minière, dont les ressources sont exportées sans aucune transformation locale. Le changement de cap engagé n’est pas dicté par l’émotion, mais s’inscrit dans une vision cohérente et concrète », a-t-il déclaré.
Bah Oury a souligné que cette nouvelle dynamique vise une meilleure valorisation des ressources nationales, notamment à travers une optimisation des recettes fiscales. « L’objectif pour 2026 est clair : identifier et mobiliser toutes les recettes potentielles encore non valorisées ou non perçues dans le secteur minier. Cela fait partie intégrante de la transformation économique que nous voulons engager », a-t-il poursuivi.
S’il reconnaît que la Guinée jouit d’une renommée internationale pour son potentiel minier, le Premier ministre a tenu à rappeler que le pays dispose également de richesses considérables dans le domaine agricole. « Nous sommes plus un pays agricole qu’un pays minier. Mais dans l’immédiat, il faut exploiter tout le potentiel du secteur minier pour soutenir le développement agricole. C’est là notre objectif stratégique : transformer localement, créer de la valeur ajoutée et faire de nos ressources un levier de développement durable. »
Par ailleurs, il a renouvelé le souhait du gouvernement de voir s’installer en Guinée le siège de l’Institut des mines continentales. Selon lui, cette institution permettrait de mutualiser les expertises régionales et de renforcer la gouvernance des ressources extractives.
Enfin, face à la raréfaction des financements extérieurs, Bah Oury a invité les États ouest-africains à repenser leurs modèles économiques. « Le recul de l’aide au développement ne doit pas nous inquiéter. Au contraire, il doit nous pousser à prendre nos responsabilités. C’est l’occasion de rechercher par nous-mêmes les moyens de mobiliser nos ressources internes, de sortir du cycle de l’endettement et de construire une souveraineté économique réelle et durable. »
L’article Exploitation minière : la Guinée en quête d’équilibre entre fiscalité renforcée et transformation locale est apparu en premier sur Guinee360 - Actualité en Guinée, Politique, Économie, Sport.