E-sport : la Guinée passe du jeu de quartier à la compétition nationale

Le E-sport entre dans une phase décisive en Guinée. Longtemps pratiqué dans les quartiers et les concessions, ce domaine du jeu vidéo compétitif s’apprête à franchir une nouvelle étape, sous l’impulsion de la Fédération guinéenne d’E-sport. L’annonce a été faite ce samedi 3 octobre 2025, lors d’une conférence de presse tenue à la Maison commune des journalistes. L’objectif : encadrer les jeunes passionnés et faire du numérique un moteur de développement.

Mohamed Bayo, membre de la fédération, a indiqué : « Le E-sport en Guinée, c’est une pratique assez informelle. Ça se joue encore dans le quartier, dans les concessions. Il y a certaines structures qui organisent des compétitions à l’échelle nationale ou à l’échelle de Conakry pour essayer d’attirer des talents vers le E-sport. Ce qui fait que nous avons pris l’engagement, avec le gouvernement et leur politique sportive nationale, d’encadrer et de structurer le E-sport en République de Guinée. »

Selon lui, cette structuration s’appuie sur deux axes majeurs : « Nos différents objectifs s’articulent autour de deux plans. Primo, nous voulons développer l’industrie du E-sport en Guinée et, secundo, nous voulons utiliser le E-sport comme levier pour stimuler l’intérêt des jeunes sur les métiers du numérique. Parce que vous savez tous que le métier du numérique est en pleine extension. Il y a des jeunes designers, des concepteurs 3D, des streamers ,tous ces métiers sont en lien direct avec les gamers. »

Dans cette logique, la fédération prévoit la mise en place d’une ligue officielle, de licences et d’agréments destinés à encadrer les joueurs. « À date, aucun joueur guinéen n’a été licencié d’E-sport. Nous voulons aller au-delà de ça pour permettre aux jeunes de réaliser leurs rêves en devenant de vrais gamers. Pas des gamers seulement chez eux, mais de vrais gamers », précise Mohamed Bayo.

De son côté, Sega Diallo insiste sur la dimension sociale et économique du projet : « Nous avons un pays où il y a énormément de jeunes, où il y a beaucoup de challenges pour l’État et les associations. Donc, nous sommes une structure qui va appuyer les structures étatiques à organiser, à structurer la pratique de cette discipline, mais aussi, comme l’ambitionnent les autorités, faire des métiers du numérique un levier important de développement. »

Par cette initiative, la fédération espère transformer une passion répandue en une véritable opportunité d’avenir pour la jeunesse guinéenne.

Christine Finda Kamano
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