Dar-Es-Salam (Conakry) : ‘’au crépuscule, les chiens rentrent pour déterrer les cadavres’’ (chef de quartier)

La décharge de Dar-Es-Salam, implantée dans la commune de Ratoma, continue d’imposer son lot de souffrances aux habitants des quartiers riverains.

Réputée pour ses nuisances sanitaires et environnementales, cette montagne d’ordures dégage une fumée âcre, dégage des odeurs nauséabondes et crée des eaux stagnantes chargées de déchets contaminés. Ces conditions favorisent l’apparition de troubles respiratoires, d’infections cutanées, de diarrhées et d’autres maladies d’origine hydrique, faisant peser un danger permanent sur les riverains contraints de vivre au rythme d’une pollution insoutenable.

Dans le secteur Radar, une réalité encore plus macabre s’ajoute au quotidien : même les morts ne reposent plus en paix. La décharge, qui s’étend sur près de 30 hectares, attire des chiens errants qui s’introduisent dans le cimetière voisin, avec des conséquences choquantes.

« Quand il y a enterrement, au crépuscule les chiens rentrent pour déterrer les cadavres. Le cadavre est déterré par les chiens et mis de côté. Ça se passe tout au long de la journée ; nous y sommes habitués. Le mur vient d’être refait. Il y a un gros caillou qui est parti de la décharge et qui a fracassé le mur. Le mur a donc été reconstruit, mais ce n’est pas cela qui nous inquiète. Ce mur, les chiens peuvent le franchir et entrer dans le cimetière », a confié Mohamed Naby Cissé, président du conseil de quartier.

Poursuivant, il a alerté également sur des explosions régulières observées sur la décharge, provoquant d’importants dégâts dans les environs : « C’est déplorable que, au centre-ville de la capitale, on assiste à ce genre d’explosions. On les entend, et les projectiles vont loin. L’autre fois, l’explosion a atteint Hafia (commune voisine) et a cassé la maison de quelqu’un. Cela s’est produit ici à deux reprises et a même blessé une personne. Ces situations nous préoccupent, mais nous vivons avec parce que nous n’avons pas les moyens de faire cesser cela. »

Face à cette détresse, les habitants de Dar-Es-Salam lancent un appel pressant aux autorités pour une intervention rapide.

« Nous demandons l’aide de la population guinéenne, et surtout du premier magistrat du pays, le général Mamadi Doumbouya, afin qu’il aide les citoyens de Dar-Es-Salam pour que nous puissions bénéficier de cette volonté de construire et reconstruire notre pays », a-t-il ajouté.

Une étude technique en vue de la réhabilitation de la décharge a été annoncée. En attendant la mise en œuvre des mesures promises, les riverains continuent de vivre dans l’espoir que les engagements se traduiront bientôt en actes concrets.

Mayi Cissé

623 62 53 65

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