Conakry : clôture de la réunion des Directeurs des Programmes Élargis de Vaccination de l’Afrique de l’Ouest

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La Guinée a abrité, du 24 au 27 novembre 2025, la réunion annuelle des Directeurs des Programmes Élargis de Vaccination (PEV) des pays d’Afrique de l’Ouest. Les travaux ont pris fin hier (jeudi) à Conakry, sous la présidence du ministre de la Santé, Oumar Diouhé Bah, en présence de plusieurs partenaires techniques et financiers. Au terme des travaux, les conclusions adoptées serviront de feuille de route régionale pour renforcer la vaccination, améliorer la couverture et soutenir les efforts de souveraineté sanitaire dans la sous-région, a appris Guineematin.com à travers un de ses reporters.

Dans son discours de clôture, Oumar Diouhé Bah, ministre de la Santé, a salué la qualité des échanges et l’importance stratégique de cette rencontre régionale.

« C’est pour moi un grand honneur et un réel plaisir de prendre la parole à la clôture de la réunion des directeurs des Programmes Élargis de Vaccination de l’Afrique de l’Ouest, tenue ici à Conakry. Ces assises ont été un moment d’essence, riche en partage d’expériences, de bonnes pratiques et de recommandations pour accélérer la vaccination dans notre sous-région. Je voudrais exprimer ma profonde gratitude au Président de la République, Son Excellence Mamadi Doumbouya, dont la vision, à travers le programme Simandou 2040 article 5, Santé et bien-être, impulse la transformation de notre système de santé et fait de la vaccination une priorité nationale. Mes remerciements vont également à Monsieur le Premier Ministre, M. Amadou Oury Bah, pour son accompagnement constant et son leadership. Mesdames et Messieurs, durant ces journées, vous avez rigoureusement évalué les progrès réalisés, partagé les défis, proposé des solutions innovantes et discuté des stratégies pour atteindre les enfants zéro dose et les populations difficiles d’accès. Vous avez aussi identifié des axes de collaboration régionale pour renforcer la chaîne de froid, la surveillance épidémiologique et la qualité des données. Les conclusions traduisent une volonté collective d’aller plus loin et surtout d’agir ensemble. Accueillir ces assises pour la première fois à Conakry est une marque de confiance envers la Guinée et une reconnaissance des efforts déployés pour renforcer la couverture vaccinale, la chaîne de froid, la disponibilité des vaccins et la résilience du système de santé. Au nom du gouvernement, j’exprime notre gratitude à l’OMS, l’UNICEF, Gavi et à tous les partenaires pour leur soutien indispensable. Je rends aussi hommage aux directrices et directeurs du PEV des pays participants, ainsi qu’aux cadres du ministère, aux équipes nationales, régionales et préfectorales, aux logisticiens, vaccinateurs, agents communautaires et aux communautés locales. Vous êtes les acteurs de première ligne. Cette réunion nous rappelle qu’aucun pays ne peut réussir seul : les maladies ne connaissent pas de frontières. La coopération régionale et le partage des connaissances sont essentiels. Je vous encourage à maintenir cette dynamique. En clôturant ces travaux, je réaffirme l’engagement de la Guinée à poursuivre la transformation de son système de vaccination et à rester un partenaire actif au sein des initiatives régionales, sous l’impulsion du Président de la République, Son Excellence Mamadi Doumbouya, afin de garantir à chaque enfant d’Afrique de l’Ouest un avenir protégé », a-t-il souligné.

Docteur Neya Ouedraogo Christelle, directrice du Programme Élargi de Vaccination du Burkina Faso, a souligné la valeur du partage d’expériences entre les pays. Elle a insisté sur la nécessité pour les pays de mobiliser davantage de ressources locales.

« L’équipe du Burkina a participé et a partagé ses expériences en matière de vaccination. C’est une rencontre de partage d’expériences, de données et de recevoir. Au cours de ces quatre jours, nous avons débattu de la vaccination de manière globale : les performances de la vaccination, comment faire pour renforcer ou maintenir ce que nous avons déjà acquis en matière de vaccination ; là où nous n’avons pas réussi, comment faire pour réussir pour que le bilan de l’année prochaine soit positif. Du côté du Burkina Faso, nous avons partagé notre expérience en matière d’introduction du vaccin conjugué contre la fièvre typhoïde. Au Burkina Faso, nous avons pu vacciner près de 10,5 millions d’enfants en une semaine, parce que le fardeau de la maladie était vraiment lourd du point de vue économique pour le pays. D’autres pays également ont partagé leur expérience. Comme je l’ai dit, c’est un rendez-vous de donner et de recevoir. Chacun a appris quelque chose pour pouvoir aller améliorer la mise en œuvre de sa vaccination. Nous avons également parlé de la surveillance épidémiologique, comment prévenir les épidémies, comment pouvoir réagir à temps avant que cela ne devienne grave. Ce sont des expériences comme ça qui permettront d’améliorer la mise en œuvre de la vaccination. Au cours de cette réunion, des recommandations ont été formulées à l’ensemble des pays. Chaque pays doit regarder, en fonction de son contexte, comment faire pour la mise en œuvre. Mais nous retenons, de manière globale, que les pays devraient également faire un effort, ils l’ont déjà fait, pour poursuivre la mobilisation des ressources locales, des ressources endogènes, afin que la vaccination qui a commencé et qui a une bonne marge, ne puisse pas s’arrêter, mais qu’elle puisse se poursuivre pour le bien des enfants et de la population en général. Nous apprécions le cadre dans lequel nous avons pu travailler, mais comme tout travail humain nécessite toujours une amélioration, quelques aspects au niveau organisationnel, notamment en termes de connexion, devraient être améliorés pour les prochaines réunions. Mais ce sont des détails qui n’entachent pas la qualité du travail et de l’organisation que nous avons pu voir. Et au passage, nous remercions les organisateurs pour cette belle réunion à laquelle nous avons pu assister », a-t-elle souligné.

Pour Docteur Raymond Brou, directeur du Programme Élargi de Vaccination de la Côte d’Ivoire, la rencontre de Conakry a été exemplaire.

« Déjà, je dirais que c’est l’une des plus belles réunions réalisées depuis les cinq dernières années. Nous avons débattu de tous les thèmes : les ressources humaines qu’il faut augmenter pour vacciner, les matériels qu’il faut décentraliser dans toutes les régions des différents pays, les formations et le renforcement des capacités des agents vaccinateurs, la gestion des données avec les outils TIC et les innovations, l’engagement des communautés pour la vaccination, car il vaut mieux avoir une dose qui sauve des vies et qui est moins chère, puisque la vaccination permet de traiter plus de 30 à 40 % des maladies infectieuses et les vaccins sont disponibles. Nous avons aussi discuté des financements : comment les pays doivent mobiliser les ressources domestiques pour vacciner leur population. Il y a des initiatives comme celle d’Abuja, de l’Union africaine, mais aussi la déclaration d’Abidjan qui demande aux pays de mobiliser les ressources et aux partenaires de s’aligner sur les objectifs des différents pays et des différents plans d’action. Enfin, nous avons parlé de ceux qui fabriquent les vaccins. Il faut qu’ils fassent l’effort, dès maintenant, de diminuer le coût de ces vaccins pour qu’ils soient accessibles à nos pays de l’Afrique de l’Ouest, qui sont en bonne position en matière de vaccination actuellement. S’il n’y a pas de vaccin, il n’y a pas de vaccination. Il faut que les pays fassent des efforts pour avoir des usines de production de vaccins, mais les vaccins produits doivent être de très bonne qualité et moins chers pour nos pays, car la cible est énorme et augmente d’année en année. Je voudrais dire que c’était très gentil et très sympathique de la part de la République de Guinée : bon accueil, bonne organisation et la population nous a bien accueillis. On se sentait complètement chez nous. On ne va pas oublier la Guinée de sitôt. Nous avons bien travaillé et nous partons maintenant pour évaluer, dans les mois à venir, les résolutions que nous avons prises ici à Conakry », a-t-elle indiqué.

Docteur Ibrahima Diarra, Directeur du Programme Élargi de Vaccination du Mali, est revenu sur les principales conclusions de la réunion.

« La réunion des responsables du Programme Élargi de Vaccination à Conakry s’est ouverte le 24 novembre 2025 sous la présidence du Premier ministre, M. Amadou Oury Bah, en présence du ministre du Budget, du ministre de la Santé, ainsi que des représentants de Gavi, de l’UNICEF, de l’OMS, de l’OAS et d’autres partenaires. Le pays hôte a été félicité pour les progrès remarquables enregistrés entre 2023 et 2024 grâce à un engagement politique fort. Durant quatre jours, les participants ont examiné l’état des programmes de vaccination en Afrique de l’Ouest, les avancées des recommandations de la réunion de 2024 au Cap-Vert, ainsi que plusieurs thématiques majeures : financement de l’immunisation, contrôle des maladies évitables, rattrapage vaccinal et introduction des nouveaux vaccins. Les travaux, menés en plénières, tables-rondes et groupes techniques, ont abouti à des recommandations destinées à renforcer la couverture vaccinale et la durabilité des programmes… Ces mesures, associées à l’engagement des responsables de l’Institut Pasteur et des partenaires, visent à soutenir durablement l’amélioration de la couverture vaccinale dans la région », a-t-il dit.

Ismael Diallo pour Guineematin.com

Tél : 624 69 33 33

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