Appel à manifester des FVG dès le 5 septembre: réactions croisées des citoyens à Conakry 

Pour protester contre « le parjure et la confiscation du pouvoir par la junte », les forces vives de Guinée(FVG) ont lancé un appel à manifester en Guinée et à l’étranger à partir du 05 septembre prochain. Un appel qui divise les citoyens rencontrés dans certains à Conakry, ce lundi 11 Août 2025.

Gnakoï Loua, enseignant : « Monsieur Mamadi Doumbouya est une déception… »

« Aujourd’hui, ce que nous traversons, tout le monde le sait. Les médias sont fermés ; Foniké Menguè et autres sont portés disparus ; les gens sont enlevés par-ci et par-là. Il est très difficile de vivre dans ces conditions. Pourtant, il y a un monsieur qui est venu paisiblement le 05 septembre 2025 promettre à la population qu’il va rendre le pouvoir et nous sommes en 2025 maintenant jusqu’à présent ce pouvoir-là n’est pas rendu. Monsieur Mamadi Doumbouya est une déception. On est mal barré. Ils sont en train de piller le pays de gauche à droite après c’est pour nous parler de Simandou 2040″.

Fatoumata Mansaré, vendeuse du riz : « Les manifestations n’ont rien apporté au peuple, si ce n’est les cas de morts »

« Quelle manifestation? Dites aux forces vives de penser un peu à nous les pauvres citoyens. Cela fait combien d’années que les politiciens-là appellent à manifester ici? Cela a  apporté quoi au peuple si ce n’est des cas de morts. Donc, qu’ils pensent un peu à nous et qu’ils essaient de se comprendre avec le pouvoir en place. Et, ils ne doivent surtout pas oublier que bientôt la rentrée des classes, nous les parents nous sommes obligés de vaquer à nos occupations afin de permettre à nos enfants d’aller à l’école. Mais s’il y a manifestation,  on ne peut pas parce que ça trouvera que tout est paralysé dans le pays. Donc, qu’ils essaient de s’entendre avec le pouvoir pour le bien de tous ».

Alsény Barry, marchand : « Que le président Doumbouya accepte de dire clairement au peuple qu’il ne sera pas candidat aux élections »

« Certes les manifestations n’arrangent personne mais il faut comprendre aussi les Forces vives. Ils n’ont pas d’autres moyens de s’opposer au régime si ce n’est pas en organisant des manifestations. Tout cela est de la faute du président Doumbouya parce qu’il ne veut pas respecter sa parole donnée. Il faut que le président Doumbouya accepte de dire clairement au peuple qu’il ne sera pas candidat aux élections. C’est lui qui est en train de créer toute cette confusion ».

Aissata Conté, ménagère : « Personne n’a intérêt à ce que la Guinée brûle »

« Tout ce que moi je demande à nos dirigeants, c’est d’accepter de se comprendre avec les opposants dans l’intérêt supérieur de la Guinée. Nous sommes tous des Guinéens et ce pays nous appartient tous, donc personne n’a intérêt à ce que la Guinée brûle ».

Ousmane Télimélé Sow, universitaire : « Moi, je ne dis pas qu’il ne faut pas manifester, mais il faut revoir la manière de faire »

« Vous savez, la Guinée a toujours connu ces manifestations. Mais ça n’a pas beaucoup changé. Est-ce qu’il faut continuer comme ça ? Moi, je ne dis pas qu’il ne faut pas manifester, mais il faut revoir la manière de faire. Puisqu’à chaque fois, il y a des jeunes qui meurent. Est-ce que c’est le résultat qu’on cherche ? Toutes ces morts ne nous amènent nulle part. Donc, les forces vives doivent trouver une autre façon de faire plier les décideurs. Vous-mêmes, vous l’avez remarqué, les gens manifestent de moins en moins. Donc, c’est une solution qui ne marche pas trop. Et surtout, vous manifestez, mais ce que vous dénoncez continue ».

Moïse Kader Sylla, activiste : « Nous descendrons dans la rue pour exprimer de vive voix aux militaires au pouvoir notre désapprobation face à cette constitution taillée sur mesure »

« Le droit de manifester est un droit constitutionnel en Guinée. Le 5 septembre prochain, nous descendrons dans la rue pour exprimer de vive voix aux militaires au pouvoir notre désapprobation face à cette constitution taillée sur mesure, ainsi que notre opposition à leur gouvernance folklorique et chaotique ».

Propos recueillis par Elisa Camara 

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