À Bamako, Ahmed Kanté à l’écoute des gardiens de la mémoire et de l’histoire

il y a 6 heures 43
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En séjour à Bamako, l’ancien ministre guinéen des Mines et de la Géologie, Ahmed Kanté, a profité de son passage dans la capitale malienne pour renforcer les liens culturels entre nos sociétés. Avec sa délégation composée notamment de Lalamalan Kanté, vice-président de l’Association des Descendants du Sosso Soumahoro Kanté (ADSK), il a rendu une visite mémorable au grand parolier malien Bourama Soumano, figure emblématique de la parole vivante et mémoire vivante de l’histoire ancestrale.

La rencontre a été bien plus qu’un simple échange protocolaire. Elle s’est révélée être un véritable acte de reconnexion aux sources culturelles profondes de la région ouest-africaine. Touché par l’initiative, Bourama Soumano a exprimé toute sa gratitude pour la démarche d’Ahmed Kanté et son équipe.

« La visite de M. Kanté m’amène dans une école d’humanité. Je comprends que moi aussi, je dois continuer à apprendre. À partir d’aujourd’hui, je me mets à son école », a-t-il déclaré avec humilité, soulignant l’importance de l’intergénérationnel et de l’apprentissage perpétuel.

Il a rappelé que la société forge un type d’humain enraciné dans les valeurs, en harmonie avec lui-même et son environnement. Selon lui, la vraie richesse ne se limite pas aux diplômes occidentaux, mais se trouve dans les valeurs éducatives et spirituelles transmises par les anciens.

De son côté, Ahmed Kanté a salué la sagesse du maître de la parole, affirmant qu’il ne s’était pas trompé de chemin en venant à la rencontre de ceux qu’il appelle « les gardiens de l’histoire ».

Il a exprimé toute son admiration pour El Hadj Soumano, qu’il considère comme un puits de science alliant tradition et modernité.

« Ce n’est pas un simple parolier, c’est un fin connaisseur de notre histoire contemporaine. Si nos leaders prenaient le temps d’écouter ces voix enracinées, ils comprendraient mieux les fondements de nos sociétés », a-t-il affirmé, insistant sur la nécessité de redonner aux paroles ancestrales la place qu’elles méritent dans les processus de gouvernance et de développement.

Pour Ahmed Kanté, la connaissance ne se limite pas à l’école moderne : elle se trouve aussi, et peut-être surtout, chez ceux qui ont hérité de la parole sacrée.

« La vraie information est souvent là, dans les mots des anciens. Si seulement on leur consacrait ne serait-ce que 10 % du temps qu’on donne aux médias étrangers, on accéderait à une autre vérité », a-t-il ajouté.

Au Mali comme en Guinée, le parolier incarne bien plus qu’un conteur, il est un pilier de l’unité sociale, un artisan de la paix, un relais de la mémoire et un moteur de cohésion.

La visite d’Ahmed Kanté chez Bourama Soumano aura donc servi de passerelle entre passé et présent, entre mémoire et projet, entre la Guinée et le Mali deux terres liées par le sang, l’histoire, et la parole.

Ahmadou Hamzah Bah, envoyé spécial

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