Vulgarisation du projet de nouvelle constitution : l’ANC déploie 6000 exemplaires traduits en langues nationales à travers le pays 

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L’Alliance pour la Nouvelle Constitution (ANC) a procédé à la remise officielle du projet de nouvelle constitution traduit en langues nationales aux promoteurs des langues nationales. Cette cérémonie présidée par le Directeur national de l’alphabétisation s’est tenue mercredi 6 août 2025 à Conakry.

L’objectif vise à faire comprendre aux citoyens guinéens le contenu dudit document à travers des explications dans les langues qu’ils comprennent. C’est du moins ce qu’a laissé entendre son initiateur, Mohamed Chérif, également coordinateur général de l’Alliance

« Comme je le disais, ça a été une initiative qui a été mise en place par la création d’une coalition dénommée ANC, Alliance pour une nouvelle constitution. On appuie le Forum des jeunes africains pour aider le gouvernement de la République de Guinée au retour à l’ordre constitutionnel. Donc c’est une façon pour nous d’apporter notre contribution au niveau de la République de Guinée afin de permettre aux populations qui sont dans les confins, dans les endroits les plus reculés de la République de pouvoir connaître le contenu du projet de nouvelle constitution. C’est ce qui nous a permis de pouvoir travailler avec des académies pour traduire ces systèmes d’écriture dans les langues nationales. Et c’est aussi pour nous une façon de vulgariser l’article 5 du projet de nouvelle constitution qui donne aujourd’hui une certaine reconnaissance aux langues nationales pour permettre que les citoyens guinéens puissent être fiers de leur langue et permettre aussi à ce que les langues nationales puissent être reconnues de façon officielle. »

Au total, six mille (6000) exemplaires du projet de nouvelle constitution ont été conçus par les académies Nko et ADLAM soit 3000 chacune révèle le coordinateur général de l’ANC. Ils vont être acheminés partout à travers le pays dans le but d’être vulgarisés. Une occasion pour la population d’être initiée à ces systèmes d’écriture.

La finalité de cette vulgarisation du projet de nouvelle constitution, c’est de permettre à la fois aux citoyens de s’en approprier mais aussi de faire un choix lors du référendum prévu le 21 septembre prochain. D’ores et déjà le président de l’Académie Centrale du NKO se dit convaincu que cet objectif est atteint à son niveau.

« Actuellement, le fait de traduire cette nouvelle constitution en langue nationale, à travers les caractères locaux, nous pensons que cela va faciliter la compréhension même du contenu de la nouvelle constitution par les citoyens. Et du coup, ils vont vraiment comprendre pourquoi voter oui pour cette nouvelle constitution. Parce que quand je prends, par exemple, l’article 5 du projet de nouvelle constitution,qui stipule que la langue française et les langues nationales sont maintenant les langues officielles de la Guinée…Donc, vraiment, nous pensons qu’à travers ça, nos représentants qui sont dans le pays vont faire des sensibilisations sur les ondes des radios rurales qui sont dans les préfectures et aussi dans les points focaux et nous pensons que cette nouvelle constitution va passer à 100% à cause de cette sensibilisation qui se fera en langue nationale », a assuré Moussa Balamou Diallo.

L’autre accademicien qui dit s’inscrire dans cette logique, c’est Docteur Mamadou Sanoussy Diallo, président d’ADLAM Guinée.

« Si la constitution est écrite dans cet alphabet, ça leur permet de comprendre le contenu, de voter en faveur ou en défaveur. Mais nous leur encourageons de voter en faveur parce que ça prend en compte une de nos préoccupations, l’officialisation de nos langues. C’est une première pour notre République et c’est une première même dans la région. Et ça permettra à la langue d’aller avec des lois ordinaires qui peuvent supporter, aider, soutenir que ces langues soient une réalité vivante. Rappelez-vous que l’être humain c’est sa langue. Le jour où vous la perdez, vous pouvez perdre votre physique, vous pouvez perdre votre activités économiques, mais le jour où vous perdez votre langue, vous vous moulez dans un autre moule. Alors nous, nous voulons que les guinéens participent dans l’édification de la Guinée et de l’Afrique à travers nos langues, à travers notre écriture car ce qui est possible dans les autres systèmes d’écritures, c’est possible avec les nôtres. Et la Guinée a eu la chance d’avoir plus d’une écriture pour pouvoir écrire leurs pensées,pour pouvoir écrire la science, la technique et la technologie. Et aujourd’hui, écrire la Constitution dans ses écritures est un ouf de soulagement, est une preuve éloquente que nous pouvons, si nous voulons et si nous sommes soutenus.Et nous plaidons les autorités, une fois encore, qui ont fait un grand effort en inscrivant les langues nationales comme langue officielle, à aller plus loin, à créer l’académie des langues maternelles, qui n’existe pas en Guinée et qui existe dans bon nombre de pays de la sous-région ou de l’Afrique, et d’ailleurs, mais aussi officialiser plus davantage ces langues en prenant un décret présidentiel ou une loi à la future Assemblée, pour que nos systèmes d’écriture soient des systèmes reconnus officiellement comme patrimoine immatériel de notre pays, afin que l’UNESCO aussi puisse officialiser ces langues comme patrimoine immatériel de l’humanité, parce que c’est rare, c’est original, c’est authentique », plaide t-il.

Président cette cérémonie de remise officielle du projet de nouvelle constitution traduite en langues nationales aux promoteurs des langues nationales, le Directeur national de l’alphabétisation a loué les efforts consentis par le coordinateur général de l’ANC. Il a aussi rappelé les démarches menées par sa direction menées auprès des institutions et beaucoup d’autres personnalités pour que nos langues soient reconnues au même titre que le français.

Pour Momo Samba, si cela à vu le jour maintenant, ce qu’un sentiment de fierté. Car dit-il,on ne peut mieux comprendre quelque chose que dans sa langue maternelle.

« Dans les lieux publics, je veux parler des aéroports, les ministères, il faudrait que vous et nous, nous nous donnions les mains afin que ces écrits dans les lieux publics, un peu partout, que ce soit une réalité après l’adoption.Nous allons aller au-delà. Au niveau de l’Assemblée, comme ça se fait dans les autres pays, nos langues seront parlées dans les différentes réunions ou dans les différentes assemblées nationales, dans les grandes conférences internationales qui seront organisées à Conakry, comme ça se fait dans les autres pays…C’est pourquoi,je demanderai à tout un chacun de redoubler d’efforts pour que, quand la nouvelle constitution sera adoptée,pour que ça ne soit pas vraiment rangé dans les tiroirs pour dire que les langues nationales et le français, sont aux mêmes pieds d’égalité, alors que sur le terrain, ce n’est pas ça…Donc, les plaidoyers qui viennent d’être prononcés ici, j’ai pris bonne note, comme l’a dit mon adjoint, on va faire un rapport et déposer au niveau de monsieur le ministre.Certainement,il va transmettre à son tour  au niveau de la primature pour qu’on sache désormais que les opérateurs de nos langues nationales sont déterminés à plus d’un titre. Donc, sur ce, je compte entièrement sur vous, pour votre dynamisme, à faire la promotion de nos systèmes d’écriture, à faire la promotion de nos langues nationales », a-t-il invité.

Saidou Lébêré

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