Table ronde des hydrocarbures : des experts réunis à Conakry pour échanger sur les défis et perspectives dans ce secteur

il y a 6 heures 39
PLACEZ VOS PRODUITS ICI

CONTACTEZ [email protected]

À la faveur d’une cérémonie grandiose ce mercredi 18 juin 2025, le Premier ministre Chef du Gouvernement de la transition, Amadou Oury Bah a procédé au lancement de la table ronde des hydrocarbures.

Des cadres Guinéens et des participants venus d’autres pays d’Afrique prennent part à cette rencontre de trois jours.

Organisée par le gouvernement guinéen à travers la direction générale des hydrocarbures du ministère de l’énergie, cette table ronde est une première dans l’histoire des hydrocarbures en Guinée. Elle permettra aux acteurs et autres parties prenantes du secteur, de mener des discussions sur divers sujets liés à l’exploration, à l’exploitation, à la production, à la distribution et à la réglementation des hydrocarbures.

« Aujourd’hui, nous sommes réunis pour réfléchir ensemble à la direction à prendre. La République de Guinée est debout au carrefour de son histoire énergétique. Pendant très longtemps, le secteur des hydrocarbures est resté dans l’ombre, à l’ombre des priorités, à l’ombre du secteur minier, pourtant qu’il doit porter. Énormément de personnes, des cadres, se sont donnés corps et âme pour mettre en lumière le secteur. Des projets, des campagnes, des noms. Mais l’énergie n’attend pas. Elle conditionne notre souveraineté, notre développement, notre avenir. Pourtant, nous avons tout. Un potentiel offshore considérable, des besoins énergétiques colossaux, des partenaires prêts à nous accompagner, une ambition collective de bâtir un modèle guinéen d’indépendance énergétique. Mais nous avons également des défis. Un amont encore en quête de découverte, un aval peu structuré, vulnérable à la logistique, une régulation perfectible, un gaz domestique encore peu utilisé, malgré ses vertus évidentes, et surtout une absence de vision partagée, consolidée, souveraine. Que nous manque-t-il réellement ? Un cadre de concertation et d’échange sur les défis du secteur, mais également sur les perspectives. Cet événement, cette table ronde des hydrocarbures, n’est pas un événement de plus, mais un point d’inflexion. Un moment pour faire une pause, regarder derrière, interroger nos choix, mais principalement préparer la suite. C’est la raison pour laquelle nous sommes ici aujourd’hui », a expliqué Abdoul Rahim Barry, Direction général des hydrocarbures.

Le thème central retenu pour ces trois jours d’échanges est ‘’leçons du passé ambition pour demain : bâtir une vision partagée, durable et souveraine du secteur des hydrocarbures’’.

Cette thématique permettra aux participants, selon le ministre des mines et de la géologie Bouna Sylla, « de mener des réflexions profondes et des échanges d’expérience pour permettre d’aller vers une nouvelle dynamique des hydrocarbures ».

« Au cours de ces travaux, les acteurs de divers horizons débattront du potentiel, des opportunités d’investissement dans le secteur des hydrocarbures en République de Guinée. Ils définiront également un cadre de gouvernance transparent et équitable pour la promotion du secteur. De même, ils réfléchiront sur les axes de partenariat stratégique pour qu’enfin soient proposés des mécanismes de financement et d’assistance technique innovants et adaptés au contexte Guinéen. Pour réussir ce pari, les experts de haut niveau vont procéder à un état des lieux afin d’aboutir à une vision commune pour l’élaboration d’une politique nationale des hydrocarbures. Ils devront par ailleurs poser les bases d’une réglementation du secteur. (…). Ensemble, nous pouvons bâtir un secteur des hydrocarbures dynamique, durable, au service du développement socio-économique de la Guinée », a dit le ministre Bouna Sylla.

Le Premier ministre Amadou Oury Bah qui a présidé la cérémonie a réaffirmé la volonté de son gouvernement à rattraper le retard accusé par le pays car, selon lui, « la Guinée a pris du retard par rapport à la question des hydrocarbures ». Ce retard, a-t-il ajouté, « la Guinée « en paie le prix aujourd’hui », d’où l’organisation de cette table ronde.

« Par rapport au secteur de l’énergie, notre objectif dans la phase actuelle, c’est de développer des énergies de telle manière que nous puissions assurer une relative souveraineté énergétique, d’où le développement des barrages hydroélectrique. (…). Le ministère de l’énergie, de l’hydraulique et des hydrocarbures le sait pertinemment parce qu’il y a un objectif que nous avions voulu atteindre pour cette année. Mais en 2026, l’objectif c’est d’avoir une production issue de l’énergie solaire de l’ordre de 1,3 gigawatts, qui permettrait de pouvoir satisfaire la demande domestique de la manière la plus satisfaisante possible. Mais de l’autre côté, la nécessité d’assurer la transformation de nos produits miniers sur place exige une capacité beaucoup plus importante. Les compagnies minières nous disent que c’est bien, nous voulons bien transformer vos produits bauxites et autres sur place, mais le coût de l’énergie est tel que c’est réhabilitatif. Et comme ils ne font pas des investissements pour simplement faire plaisir à quelqu’un, c’est pour qu’il y ait une rentabilité, on se retrouve dans une certaine posture relativement inconfortable. C’est la raison pour laquelle nous sollicitons, nous accélérons l’utilisation d’autres types de production d’énergie moins coûteuses, susceptibles de nous permettre d’avoir la capacité énergétique suffisante pour avoir les raffineries d’alumine par exemple, et l’objectif c’est d’avoir des raffineries pour les sous-produits de la transformation de la bauxite jusqu’à l’aluminium », a fait savoir le locataire du Palais de la Colombe.

Au cours de cette première journée, deux panels de haut niveau sont prévus. Le premier a consisté à évoquer les stratégies de la relance de l’exploration pétrolière en Guinée. Ce panel a donc permis d’explorer l’état des lieux des campagnes sismiques passées, les opportunités pour le retraitement des données géophysiques, ainsi que les stratégies pour attirer de nouveaux investisseurs et développer les bassins onshore et offshore.

Quant au second, il concernera la sécurité de l’aval pétrolier guinéen qui fait face à des défis logistiques majeurs, dont l’absence de stock de sécurité, la dépendance aux ports, l’insuffisance de la capacité de stockage, etc. il s’agira donc, au cours de ce deuxième panel, d’identifier les solutions pour fiabiliser l’approvisionnement et moderniser les infrastructures. Il sera également question d’échanger sur les perspectives liées au raffinage.

D’autres panels seront également animés jeudi et vendredi.

MohamedNana BANGOURA

Lire l'article en entier