T5 : Tuée à cause de son sac à main, Jeannette Mansaré a été inhumée ce dimanche

À Sangoyah, l’horreur s’est invitée là où la fête devait régner. Le vendredi noir du 17 octobre, très tôt le matin, Jeannette Mansaré, femme dévouée et mère de quatre enfants, quitte son domicile pour aller aider à organiser le mariage du neveu de son mari, Samuel Koumanssandouno. Mais elle n’arrivera jamais à destination. Ce qu’elle ignorait, c’est qu’un drame l’attendait au tournant de la route, à T5.

Des bandits à moto la suivent et guettent le moment opportun. Lorsqu’elle atteint les rails de Kissosso, l’un d’eux arrache violemment son sac. Elle tombe lourdement. Au même instant, un véhicule 4×4 arrive à vive allure. La collision est inévitable. Jeannette ne se relèvera jamais.

Celle qui se rendait à Sangoyah 3e pour les préparatifs d’un mariage voit finalement son propre enterrement se préparer.

La nouvelle plonge tout le monde dans la consternation. Des pleurs, des cris, des lamentations : la douleur est immense.

Famille biologique, belle-famille, proches et amis, tous sont inconsolables.

Une perle vient de disparaître.

“C’était une femme de valeur” — témoigne la famille

Dans son témoignage, Isaac Yomba Tolno, porte-parole de la famille Koumanssandouno, rend hommage à la défunte : « C’était une femme de foyer, une femme de valeur. Comme on la connaissait, elle était toujours dévouée au service de la famille. Elle a passé la nuit du jeudi à nous aider. Elle a servi à manger à beaucoup de personnes jusqu’à 22 heures, avant de rentrer chez elle pour s’occuper des enfants, avec l’intention de revenir tôt le vendredi matin. »

Il poursuit : « Le taximètre l’a prise. Ils ont été suivis par des bandits. Au niveau des rails de Kissosso, le sac qu’elle portait à l’épaule a été violemment arraché. Elle est tombée et a été percutée par un 4×4. Le chauffeur du véhicule l’a immédiatement transportée au CMC de Ratoma… mais les médecins n’ont pu que constater son décès. »

Un enterrement précipité, une atmosphère lourde de tristesse

« Elle a laissé quatre enfants, dont un bébé qu’on a baptisé il n’y a pas longtemps. Jeannette était une femme selon la Bible, une femme respectueuse et aimante. Sa perte est irremplaçable. »

“Elle était une perle” — les mots du mari, brisé mais digne

Samuel Koumanssandouno, époux de la défunte, peine à contenir son chagrin : « Je me sens meurtri. Elle nous a laissés avec quatre enfants, le dernier encore au sein. C’est un accident qu’on aurait pu éviter. En Guinée, il faut qu’on apprenne à respecter la vie humaine. »

Son émotion devient presque insoutenable lorsqu’il évoque leurs derniers instants : « Le matin, elle m’a réveillé et m’a dit : “Chéri, tu accompagnes les enfants à l’école, moi je descends à Sangoyah, je vais prendre la moto.” Je l’ai vue partir sans savoir que c’était la dernière fois. »

« C’était une femme merveilleuse, une femme vertueuse selon la Bible. Elle savait assumer toutes ses responsabilités. »

“Le projet qu’elle avait pour moi est tombé à l’eau” — un père endeuillé

Pierre Mansaré, père biologique de Jeannette, actuellement en service à Mamou, partage sa douleur dans un calme déchirant : « Ma fille bien-aimée, la benjamine… Elle faisait beaucoup pour toute la famille. Pendant les vacances, elle est venue à Mamou avec tous ses enfants. Je ne savais pas que c’était pour me dire au revoir. »

« Elle avait un projet pour moi. Aujourd’hui, ce projet est tombé à l’eau. Mais je sais que Dieu a un plan pour ses enfants et pour son mari. »

Un dernier adieu

L’enterrement de Jeannette Mansaré a eu lieu ce dimanche 19 octobre, après la levée du corps à 11 heures à l’hôpital Ignace Deen.

Une prière sera dite à l’Église protestante de Coleah, avant que la dépouille ne soit conduite à Yataya, où elle reposera pour l’éternité.

Christine Finda KAMANO

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