Simandou parmi les plus importants programmes de développement en Afrique des 20 dernières années (Étienne Soropogui)

il y a 1 heur 14
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La conduite technique du projet Simandou, depuis sa phase de reconception jusqu’au lancement officiel de l’exploitation, constitue une prouesse en matière de vision stratégique et de déclinaison logistique et opérationnelle rarement observée en Guinée.

Par son montage intégré (mine + chemin de fer + port), son envergure financière (de l’ordre de 20 milliards de dollars) et son ambition de transformation nationale, Simandou figure parmi les plus importants programmes de développement en Afrique des vingt dernières années.

Ce programme est présenté comme susceptible d’entraîner une transformation significative du PIB national et de l’appareil productif.

Des analystes économiques sérieux évoquent un investissement massif et des effets macroéconomiques majeurs pour la Guinée.

Selon le FMI, le PIB de la Guinée pourrait être supérieur d’environ 26 % d’ici 2030 par rapport à un scénario sans projet.

Même si, sur un certain nombre de sujets, des divergences de point de vue peuvent exister avec les autorités actuelles, je crois qu’il est dans l’intérêt de la République de féliciter les hommes et les femmes qui sont parvenus à conduire, avec efficacité, persévérance et obstination, ce vieux projet après des décennies d’attente et de blocages, en réussissant à transformer une promesse ancienne en réalité tangible pour le pays.

Ils ont démontré que la réussite d’un projet d’envergure repose sur sa maîtrise technique, une planification rigoureuse et la capacité à synchroniser des chantiers multiples — du site minier au port, en passant par la logistique ferroviaire et maritime.

Le défi aujourd’hui, c’est notre capacité collective à mettre en place des mécanismes de veille citoyenne et à exiger une gouvernance capable de convertir les revenus que le projet va générer (autour de 2 milliards de dollars par an) en développement durable.

Car l’impact réel en matière de développement dépendra de la transparence des contrats, du respect des clauses de contenu local, du recours à des audits indépendants, de mesures d’atténuation sociales et environnementales, ainsi que de la capacité des autorités à mettre en œuvre des mécanismes de redistribution ciblés vers l’éducation, la santé, les infrastructures et l’agriculture.

Et c’est à ce niveau que le rôle crucial de la jeunesse guinéenne est vivement attendu.

C’est pourquoi je trouve personnellement le débat en cours sur les réseaux, en lien avec les « ratés rhétoriques » du ministre Djiba, assez dégradant pour l’image de notre jeunesse et de ce qu’on est en droit d’attendre d’elle.

Notre société doit refuser d’avoir un penchant pour le farfelu.

Notre jeunesse doit être en mesure d’évaluer la conduite des politiques publiques sur la base de critères techniques et sociaux mesurables, non sur des postures rhétoriques.

Les discours séduisants n’ont jamais développé un pays. Les belles paroles ne remplacent pas les résultats. Ce que réclament les populations, ce sont des emplois durables, des transferts de compétences, des infrastructures fiables et une gestion transparente des retombées économiques.

Nous avons besoin, pour ce faire, de techniciens compétents : ingénieurs, ouvriers et gestionnaires de projet capables de piloter des programmes complexes et d’assurer la pérennité des acquis.

C’est pourquoi j’appelle à investir massivement dans l’éducation et la formation technique et professionnelle, afin de créer une main-d’œuvre locale qualifiée.

Simandou ne doit pas être un simple méga-projet extractif, mais un modèle reproductible de développement national.

C’est ainsi que la Guinée transformera ses ressources en progrès durable pour tous.

Etienne Soropogui
Président de Nos Valeurs communes

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