PLACEZ VOS PRODUITS ICI
CONTACTEZ [email protected]

Le ministre de la Justice et des Droits de l’Homme, Yaya Karaiba Kaba, a présidé à Kindia une assemblée plénière regroupant les magistrats du parquet, du siège ainsi que les greffiers de la Cour d’appel de Conakry. Cette rencontre, tenue conformément à l’article 82 de la loi portant organisation judiciaire, visait à dresser un état des lieux du fonctionnement des juridictions et à identifier les principaux défis internes du système judiciaire.
Dans son allocution, le ministre a reconnu les nombreux blocages qui entravent l’efficacité de la justice guinéenne : surpopulation carcérale, lenteurs procédurales, déficit de confiance, corruption. Il a insisté sur l’urgence d’harmoniser les pratiques judiciaires et de mener une réforme axée sur la déontologie, la discipline et la formation continue des acteurs de la chaîne judiciaire.
Le procureur général près la Cour d’appel, Falou Doumbouya, s’est montré particulièrement critique. Dans un discours sans concession, il a dénoncé la banalisation des irrégularités, l’opacité dans le traitement des dossiers et le manque de rigueur professionnelle.
« Chaque silence sur un dysfonctionnement est une violence institutionnelle », a-t-il martelé.
Il a exhorté ses collègues magistrats à être à la hauteur de leurs responsabilités et à faire de cette assemblée le point de départ d’une justice plus équitable, efficace et respectée.
Enfin, les deux autorités ont lancé un appel commun : « la réforme de la justice ne pourra se faire sans un engagement réel et collectif des acteurs eux-mêmes », ont-ils souligné.
Reste à savoir si les bonnes intentions affichées à Kindia connaîtront une traduction concrète sur le terrain.