Recensement national : des agents dénoncent des arriérés de salaire et interpellent le PN RAVEC

il y a 9 heures 30
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Les agents chargés du recensement de la population guinéenne décrètent d’aller en grève pour faute de salaires impayés

C’est la frustration chez les agents chargés du recensement de la population. Déployés sur toute l’étendue du territoire, ces travailleurs accusent le cabinet en charge du processus, « Digitalis », de ne pas avoir honoré ses engagements contractuels.

Naby Yaya Bangoura, un des agents rencontrés sur le terrain, a expliqué leur préoccupation. « Nous avons travaillé avec un cabinet dans le cadre du recensement, sur la base d’un contrat de 50 jours signé de notre côté, tandis que le cabinet avait un contrat de 45 jours avec l’État », a-t-il précisé.

Durant cette période, les agents affirment avoir consenti d’énormes sacrifices, travaillant sans répit, même les jours fériés. Un engagement qui devait être récompensé par un salaire convenu à l’avance : « Durant ces 50 jours, nous avons travaillé sans relâche, sans jour de repos ni férié. Selon le contrat, une première somme de 1,6 million de francs guinéens devait nous être versée dès la première semaine de travail, ce qui a été fait. Le reste, soit 3,5 millions, devait être payé à la fin du contrat. Mais à notre grande surprise, après la fin des 50 jours, nous n’avons reçu qu’un million supplémentaire, bien en deçà du montant promis. À ce jour, le solde de notre rémunération n’a toujours pas été réglé. »

Malgré ce non-paiement partiel, les agents expliquent avoir accepté une prolongation de 20 jours supplémentaires, sur la base d’un avenant et d’une promesse de paiement. « Connaissant l’importance de ce recensement, on a accepté encore de continuer pour les 20 jours. Pour le prolongement de 20 jours, on a reçu un message concernant un avenant de 20 jours qui nous a été proposé par le cabinet qui nous a engagés, Digitalis, nous envoyant à nouveau sur le terrain avec la promesse de nous verser 1.681.000 à la fin de cette période. Là encore, aucun paiement n’a été effectué », regrette notre interlocuteur.

À ce jour, l’indignation grandit chez ces agents, qui dénoncent un manque de transparence dans la gestion des contrats et l’absence d’échéancier clair pour le versement de leurs dus : « Le salaire, c’est 4.650.000 FG : 1.650.000 pour le début et les 3.050.000 à la fin des 50 jours. On a fait les 50 jours, mais jusqu’à présent nous n’avons pas la totalité de l’argent dû ; à la place, ils nous ont donné 1 000 000 après deux jours de la fin du premier contrat. Pour le nouveau contrat, rien n’est mentionné (date de paiement des arriérés), c’est seulement pour les 20 jours qui est mentionné. »

Face à l’inaction, une grève générale se présente comme l’ultime option : « Là, c’est possible de le faire, mais vu que la population n’est pas encore recensée, cela reste une option. On peut le faire (une grève générale). Il ne reste que huit jours, pratiquement : la semaine prochaine, ça doit finir. »

Selon leurs témoignages, le cabinet Digitalis justifie le retard de paiement par l’attente de fonds de la part de l’État. Une explication que les agents jugent inconcevable : « Nous avons échangé avec notre hotliner, qui nous a rassuré qu’ils n’ont pas encore reçu l’argent. Il n’est pas acceptable d’engager des milliers d’agents sans s’assurer des moyens financiers pour les rémunérer. »

Dans un ultime appel, ils s’adressent directement aux plus hautes autorités du pays, réclamant justice et respect des engagements : « Nous demandons au Président de la République, le général Mamadi Doumbouya, ainsi qu’au ministre secrétaire général, le général Amara Camara, d’intervenir pour que nous puissions percevoir notre dû. Nous avons rempli notre part du contrat : travailler de 8 h à 18 h, même les dimanches, pour recenser les populations. Aujourd’hui, malgré notre engagement, nous ne sommes pas payés. »

La situation semble s’étendre à l’échelle nationale, posant ainsi un problème de gouvernance et de suivi dans l’exécution d’un projet aussi stratégique que le recensement. « Nous rappelons que ce problème est national : d’autres collègues dans des régions comme Kagbelen, Kankan ou Labé vivent la même situation », a-t-il dit.

 

Avec Guinée7

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