PLACEZ VOS PRODUITS ICI
CONTACTEZ [email protected]

Fatigués de travailler sans rémunération depuis le lancement du Programme national de Recensement administratif à vocation d’état civil (PN-RAVEC), les agents recenseurs de Kankan ont décidé de suspendre leurs activités. Ils ont fait entendre leur voix ce vendredi à la Maison des jeunes, dénonçant un non-paiement prolongé et un manque criant de moyens.
Depuis plus de 45 jours, ces agents affirment n’avoir reçu aucun franc, alors qu’ils avaient été informés qu’une rémunération mensuelle de 1.500.000 francs guinéens leur serait versée. Plus grave encore, ils sont obligés d’acheter eux-mêmes leurs outils de travail, y compris les stylos nécessaires à la collecte des données.
« Aujourd’hui, nous nous adressons directement au président de la République. Depuis le début du recensement, les membres du CAR (Commission des agents recenseurs) ne sont pas pris en charge. Même les stylos, nous les achetons nous-mêmes. On nous avait parlé de 45 jours de travail, mais depuis, nous n’avons reçu aucun paiement », a déclaré un des agents.
« Nous savons que le président tient à ce recensement. C’est pourquoi nous sommes allés voir la commune, la préfecture, puis le gouvernorat. Ils ont fait ce qu’ils pouvaient, mais jusqu’à présent, rien n’a été fait. Maintenant, nous disons stop. Tant que les 45 jours initialement prévus, ainsi que les 20 jours supplémentaires ajoutés, ne sont pas payés, nous ne reprendrons pas le travail », a-t-il ajouté.
Une grève évitée de justesse, mais plus maintenant
Déjà le 10 mai dernier, les agents avaient envisagé un arrêt de travail. Par respect pour Kankan, ville d’origine du président Mamadi Doumbouya, ils avaient suspendu leur mouvement. Mais aujourd’hui, ils affirment que la patience a atteint ses limites :
« Le 10 mai, on avait décidé de faire grève, mais on s’est ravisés parce qu’ici, c’est la maison du Président. On a serré la ceinture, mais rien n’a changé. Aujourd’hui, nous voulons une intervention directe du président pour régler notre situation. »
Conséquences : le processus est à l’arrêt
En attendant une réponse concrète des autorités, tous les centres de recensement de la ville sont fermés. Le processus est donc suspendu jusqu’à nouvel ordre, plongeant l’opération nationale dans l’incertitude.
Un appel fort est ainsi lancé au sommet de l’État, dans l’espoir que cette mobilisation soit entendue et qu’une solution urgente soit trouvée. Faute de quoi, le recensement dans la région de Kankan risque de s’enliser durablement.
Pathé Sangaré, correspondant à Kankan
L’article Recensement à l’arrêt à Kankan : les agents recenseurs crient leur ras-le-bol est apparu en premier sur Mediaguinee.com.