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Il est des silences qui tuent et des discours qui trahissent. La récente sortie d’Abdoul Karim Diallo, ancien représentant de l’UFDG en Angleterre, en est l’illustration parfaite. En s’attaquant à Ousmane Gaoual Diallo avec une virulence nourrie de rancune et d’amnésie sélective, il offre au public un condensé de ce que produit un militantisme aveugle : la falsification de l’histoire et la défense acharnée d’une cause moralement ruinée.
Car enfin, de quoi parle-t-on ? De la supposée incohérence d’un homme dont le tort principal est d’avoir refusé la soumission, dans un parti où toute voix libre finit par être étouffée. De la “trahison” d’un cadre qui a osé alerter sur les dérives autoritaires d’Alpha Condé dès 2011, quand d’autres se contentaient d’attendre leur tour. De la prétendue ambition d’un député combatif, parce qu’il a cru qu’on pouvait changer les choses de l’intérieur.
Mais qu’on ne se trompe pas : ce procès en infidélité est conduit par ceux-là mêmes qui restent silencieux devant le scandale moral le plus retentissant de notre vie politique. Car l’homme que défend avec tant de ferveur Abdoul Karim Diallo n’est autre que celui dont l’image, déshonorante, a fait le tour du monde. L’homme pris dans une vidéo intime avec sa propre nièce, un séisme moral qui aurait dû suffire à faire taire à jamais ses thuriféraires.
Comment ose-t-on parler de loyauté, de discipline, de constance, lorsqu’on protège un tel naufrage éthique ? Comment peut-on faire le procès d’un homme comme Ousmane Gaoual Diallo sans un mot pour les falsifications de textes statutaires, les exclusions arbitraires, les agressions verbales et physiques encouragées par une direction clanique ? Où étiez-vous quand des dizaines de cadres ont été poussés dehors sans procès, sans explication, sinon leur refus de se soumettre à l’omerta ?
Oui, Ousmane Gaoual a rejoint le gouvernement de transition. Il ne l’a pas fait dans la compromission, mais dans la conviction qu’il fallait agir plutôt que gémir. Dans la volonté d’offrir une alternative à l’immobilisme stratégique d’un parti qui, depuis 2010, tourne en rond dans l’attente d’un miracle. Il a pris ses responsabilités, pendant que d’autres s’accrochaient à leurs slogans d’exilés permanents, incapables de faire face à leur propre peuple.
Quant à la “constance” dont vous parez Cellou Dalein Diallo, il faut oser une sacrée dose d’audace pour en faire un argument. Constamment en fuite, constamment dans le flou, constamment muet face aux violences commises par ses partisans. Constamment absent lorsque l’éthique l’exigeait. Voilà la constance que vous défendez : celle de la peur, de l’impunité, et de la déresponsabilisation.
Non, nous ne sommes pas dupes. Et si certains continuent à jouer les gardiens d’un temple effondré, d’autres ont compris que l’heure est venue de reconstruire. Avec lucidité. Avec courage. Avec droiture. Avec des hommes capables de rompre avec la culture du silence et du clan. Avec des figures comme Ousmane Gaoual Diallo, que cela vous plaise ou non.
L’histoire, elle, saura distinguer les acteurs des figurants. Et les traîtres aux idées des fidèles à la vérité.
Par Mohamed Mountagha DIALLO
Journaliste indépendant
L’article Ousmane Gaoual Diallo ou le courage de briser le silence face à l’hypocrisie organisée est apparu en premier sur Actuguinee.org.