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« Nous dormions, il était peut-être trois heures pile, quand nous avons entendu un grand bruit à la porte d’entrée, » raconte l’épouse, la voix encore tremblante. « On a frappé très fort, plusieurs coups. Mon mari a tout de suite dit de ne pas parler pour identifier d’abord qui c’était. »
En regardant par les persiennes, le couple Traoré a constaté qu’il s’agissait d’inconnus. Malgré leur refus d’ouvrir et leur silence, les assaillants ont persisté.
Incapables de défoncer la porte principale, les ravisseurs ont trouvé une faille. « Ils ont entrouvert un tout petit peu légèrement la porte, » explique Mme Traoré. « Un d’entre eux s’est infiltré par ce petit espace, est entré dans le salon, puis a contourné par la cuisine pour ouvrir à ses complices. »
Aux dires de notre interlocutrice, dès leur entrée, les cinq hommes, tous armés et cagoulés, se sont dirigés directement vers le mari. « Ils ont commencé à demander où est Keïta ? Qu’ils cherchaient un certain Keïta, » poursuit-elle. Face au déni de la famille qui affirmait ne connaître personne de ce nom et être uniquement la famille Traoré, les agresseurs ont brandi une photo sur leur téléphone.
« Ils ont montré la photo, disant que c’était cet homme qu’ils cherchaient. Puis, ils ont regardé mon mari et ont dit que c’était lui qu’ils voulaient. Ils l’ont pris. »
Immédiatement après le départ des ravisseurs, la famille confie avoir alerté les autorités. « Mon fils a appelé la BAC (Brigade anti criminalité, ndlr), le chef de quartier et la Gendarmerie, » précise l’épouse. Malheureusement, ce n’est que trente minutes après l’appel au chef de quartier que la BAC est arrivée. « Ils ont essayé de calmer la situation, mais les assaillants étaient déjà partis, » déplore-t-elle.
Le Barreau de Guinée a également été informé dès 3h du matin par un membre de la famille. Maître Soufiane Kouyaté, avocat, s’est rendu sur place. L’époux enlevé revenait tout juste de la Mecque.
Désespérée, l’épouse lance un appel poignant au Président de la République. « Moi, je dirais, le seul appel, c’est seulement au président de la République, lui demander gentiment de me rendre mon époux. Parce qu’il est là pour tout le monde. Il n’est pas là seulement pour les Peuls, les Malinkés, les Soussous ou les Guerzés, mais il est pour tous les pauvres, pour toute la population. Dans ce sens, j’aimerais bien qu’il me rende mon mari. »
À l’heure qu’il fait, la destination de l’époux reste inconnue.